CoteContexte Description Accès inventaire Images; 2 Mi 223: 2Mi - Tables et répertoires des notaires > Notaires et tabellions : Répertoires du notariat d'Avranches 2 et Percy, 1889-1929 (Saint-Lô, Archives départementales de la Manche, 5 E 28413-28417; 5 E 28596-28606).
Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisDans une Europe livrée depuis quarante ans aux orages politiques soulevés par la Révolution française, Tocqueville apparaît comme la conscience du milieu du siècle. Avec une lucidité qui, aujourd'hui encore, nous étonne, il fait le point pour comprendre, et non pour juger, une force dont chacun pressentait, pour s'en réjouir ou s'en alarmer, qu'elle allait changer la face du monde. Cette force, c'est l'idée démocratique. Certes, elle n'était pas ignorée. Dans la lignée de Bonald ou de Maistre, les nostalgiques de l'Ancien Régime y voyaient l'incarnation du mal. Mais ceux-là mêmes qu'à l'époque on considérait comme des libéraux parce qu'ils acceptaient la Révolution, Benjamin Constant, Guizot, Royer-Collard, s'efforçaient, par des artifices maladroits, d'en contenir les conséquences. Conscients de l'impossibilité d'annihiler le grand espoir né en 1789, ils visaient à en éluder la réalisation. Ils tentaient de dévier le courant démocratique vers des parodies de gouvernements libres où la volonté du peuple ne peut se reconnaître que traquée, divisée, voici qu'un jeune homme, la veille presque inconnu, lance comme un brûlot, dans ce milieu d'esprits étriqués et retors, un livre consacré à la démocratie, qui n'est ni un pamphlet, ni une utopie, ni un appel à l'insurrection. En 1835, lorsque parurent les deux premiers volumes de La Démocratie en Amérique, que voyait-on dans la démocratie ? Pour les uns, une formule irréalisable, bonne tout au plus à servir de repoussoir à un régime fondé sur la raison ; pour les autres, le drapeau d'une agitation permanente, inapte par conséquent à être l'emblème d'une organisation politique stable. Tocqueville ne s'immisce pas dans ce débat, car, pour lui, il ne s'agit plus de discuter des préférences, mais de constater comme un fait inéluctable l'avènement de la démocratie. Ce fait, il l'a enregistré aux États-Unis, et c'est à raison de la pertinence de ses observations que les sociologues se flattent de le compter parmi l'un des plus grands d'entre eux. Mais ce fait a été aussi l'objet de ses méditations. À ce titre, il apparaît à côté de Montesquieu comme le premier des moralistes politiques français. Moraliste, c'est bien d'ailleurs ce que Tocqueville voulut être. Parti en Amérique avec son ami Gustave de Beaumont, magistrat comme lui, pour y étudier le régime pénitentiaire Tocqueville comprit que quelle que soit la richesse des observations accumulées durant un séjour de moins d'un an, il serait présomptueux de sa part de prétendre offrir aux lecteurs un tableau exhaustif du Nouveau Monde. Le sujet du livre serait donc la démocratie, l'expérience américaine n'intervenant que pour fournir à la réflexion les données sans lesquelles elle n'eût abouti qu'à une théorie désincarnée. Aussi bien la deuxième partie de l'ouvrage, publiée en 1840, accuse-t-elle ce souci de s'élever aux idées générales dans les chapitres véritablement prophétiques où Tocqueville étudie l'influence qu'exercent les idées et les sentiments démocratiques sur la société politique ».Le succès de l'œuvre fut immense. Élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1838, à l'Académie française en 1841 alors qu'il n'avait que trente-six ans, l'auteur reçut la consécration d'une opinion unanime qui sut reconnaître que jamais esprit de première valeur [...] n'avait médité avec autant de gravité et de lucidité le problème – de plus en plus ardu, à mesure que se compliquent les sociétés – de gouverner les hommes pour le bonheur du plus grand nombre sans les asservir ni les avilir » J. J. Chevallier. Les Américains eux-mêmes lui furent reconnaissants de leur avoir révélé l'esprit et les ressorts de leurs institutions. Il n'est pas difficile de déceler, chez Tocqueville, l'intention d'instruire les gouvernants de la France. S'il a écrit un livre, ce n'est pas seulement pour satisfaire une légitime curiosité, c'est pour y trouver des enseignements dont nous puissions profiter ». Or cette leçon, ce n'est pas d'institutions toujours contingentes et maladroites qu'il y a lieu de la tirer, c'est d'un fait qui domine l'histoire l'égalisation des conditions. [...]1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 6 pagesÉcrit par professeur à la faculté de droit et des sciences économiques de ParisClassificationHistoireHistoriensHistoriens françaisHistoirePersonnages historiquesPersonnages historiques, xixe humaines et socialesPolitiquePolitologues, auteurs en sciences politiquesAuteurs en sciences politiques, xixe références TOCQUEVILLE ALEXIS DE 1805-1859 » est également traité dans DE LA DÉMOCRATIE EN AMÉRIQUE, Alexis de Tocqueville - Fiche de lectureÉcrit par Éric LETONTURIER • 1 132 mots • 1 médiaDe la démocratie en Amérique est le fruit d'un voyage que le tout jeune magistrat à Versailles, mis en position délicate par la révolution de 1830, en vertu de son appartenance à une famille légitimiste, entreprit, accompagné de son ami Gustave de Beaumont, en Amérique entre avril 1831 et mars 18 […] Lire la suiteANCIEN RÉGIMEÉcrit par Jean MEYER • 19 084 mots • 2 médias L'expression Ancien Régime », dont le caractère dénigrant ne peut faire de doute, a été popularisée par le célèbre livre d'Alexis de Tocqueville, paru en 1856, L'Ancien Régime et la Révolution. Elle a cependant été utilisée telle quelle dès la fin de 1789. Elle est issue du vocabulaire familier du xviii e siècle et, peut-être, de certaines locutions juridiques utilisées par les jurisconsultes d […] Lire la suiteCONSENSUSÉcrit par André AKOUN • 2 712 mots Dans le chapitre Consensus et démocratie » […] Dans la société démocratique moderne, le besoin d'un consensus est ressenti plus fortement que dans n'importe quel autre type d'organisation sociale, précisément parce qu'une telle société entretient un rapport paradoxal avec ce problème fondamental. Elle repose effectivement sur le principe de l'individualisme et la représentation qu'elle a d'elle-même est celle d'une association entre sujets or […] Lire la suiteCORPS INTERMÉDIAIRESÉcrit par Solange MARIN • 854 mots L'ancienne France était, depuis le Moyen Âge, composée de groupes d'individus appelés corps collèges, communautés, associations de gens ayant même métier ou même fonction dans la nation, et réunis à la fois pour la préservation de leurs intérêts particuliers et celle du bien commun. Ces corps existaient avec la permission du souverain et lui étaient subordonnés, bien que leur existence fût souve […] Lire la suiteDÉCADENCEÉcrit par Bernard VALADE • 9 959 mots Dans le chapitre Décadence et dégénérescence » […] Un même optimisme caractérise au xix e siècle le scientisme et le positivisme en France, en Allemagne le matérialisme mécaniste de Karl Vogt et Jakob Moleschott. D'un bout à l'autre du siècle, de Saint-Simon à Ernest Solvay, semblent s'affirmer la même confiance dans la science, la même foi dans le progrès. Les réflexions dolentes sur la décadence ne manquent pas cependant. Chateaubriand se lamen […] Lire la suiteDESPOTISME ÉCLAIRÉÉcrit par Jean-Jacques CHEVALLIER • 4 473 mots • 2 médias Dans le chapitre Le déclin de la formule » […] Le despotisme éclairé première manière, celle de Frédéric, fut une réussite en dépit de ses trompe-l'œil, de ses tares, de sa brutalité étatique. Celui de Joseph II et d'autres, plus humain, plus soucieux d'éducation, plus philanthropique » fut un échec. Pourquoi ? Pour cette raison, sinon unique du moins principale, que l'esprit du temps avait changé dans le courant de la seconde moitié du sièc […] Lire la suiteÉGALITÉÉcrit par Laurence HANSEN-LÖVE • 1 458 mots Dans le chapitre Égalité formelle, égalité fictive » […] Apparemment rigoureuse, cette approche est cependant assez ambiguë pour autoriser des lectures inconciliables. Suivant une interprétation libérale, l'égalité a trait essentiellement à la liberté, et celle-ci ne peut être garantie par l'État que formellement. Les hommes seront tous égaux en tant qu'ils sont libres, mais les pouvoirs publics ne peuvent promettre une égalité matérielle impliquant de […] Lire la suiteFAMILLE - SociologieÉcrit par Rémi LENOIR • 5 316 mots • 2 médias La famille est devenue en France une catégorie de l'action politique parce que se sont constitués un discours sur la famille et une théorie des structures familiales largement partagés dès la première moitié du xix e siècle aussi bien par Louis de Bonald et Joseph de Maistre d'un côté que par Charles Fourier et Pierre Joseph Proudhon de l'autre, et, dans la seconde moitié, par Frédéric Le Play et […] Lire la suiteGOBINEAU JOSEPH ARTHUR DE 1816-1882Écrit par Jean GAULMIER • 1 603 mots Dans le chapitre Un condottiere de plume sous la monarchie de Juillet » […] Joseph Arthur de Gobineau est né à Ville-d'Avray, dans une famille d'origine bordelaise dont il exagérera la noblesse, s'attribuant sans droit, à partir de 1853, le titre de comte. Son père, officier retenu par la guerre en Espagne de 1823 à 1828, ne pouvant surveiller son éducation, il fut élevé par sa mère. Celle-ci, aventurière romanesque, après des démêlés avec la justice, dut se réfugier en S […] Lire la suiteINDIVIDUALISMEÉcrit par Bernard VALADE • 1 214 mots Dans le chapitre Origine de l'individualisme » […] Hormis ce dernier aspect, qui concerne la méthodologie des sciences sociales, la question se pose de l'origine et du développement de cette doctrine, donc de l'avènement de l'individu et son affirmation en tant qu'incarnation de valeurs. La réponse est donnée dans un scénario historique qui, selon Louis Dumont Essais sur l'individualisme , 1983, situe l'émergence de l'individu à la fin du Moye […] Lire la suiteVoir aussiÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE histoire des origines à 1865HISTORIOGRAPHIE AMÉRICAINELIBERTÉ DE LA PRESSESERVITUDEVOLONTÉ GÉNÉRALERecevez les offres exclusives Universalis
ISBN13 ‏ : ‎ 978-2070322992. Poids de l'article ‏ : ‎ 191 g. Dimensions ‏ : ‎ 11.2 x 1.6 x 18 cm. Classement des meilleures ventes d'Amazon : 67,919 en Livres ( Voir les 100 premiers en Livres) 12 en Littérature française du XVIIIe siècle. FIGAROVOX/TRIBUNE - Il n’y a pas de rupture en histoire, a expliqué le grand penseur dans L’Ancien régime et la Révolution». Il est vain d’attendre un grand chamboulement des sociétés occidentales une fois la crise sanitaire jugulée, argumente Romain Marsily enseigne la communication à Sciences Po dans le Master Médias et moulins à vent de la pensée marketing fonctionnent à plein régime depuis le début de la crise du coronavirus. Un monde d’après» est annoncé et le temps est venu des grandes prières démagogiques. En cet âge d’or de bêtise déconfinée qu’un Flaubert aurait merveilleusement croqué, son contemporain normand Tocqueville apparaît comme un merveilleux antidote, tant par sa philosophie généalogique et empirique que par sa langue si pure et limpide, qui nous lave des clusters», distanciation sociale» et autre Nation apprenante». Lire ce chef-d’oeuvre qu’est L’Ancien Régime et la Révolution à l’aune de la période fort particulière que nous traversons se révèle aussi précieux que riche en enseignements, par un effet miroir saisissant. Si le plus grand événement de l’histoire de France n’a point constitué une rupture fondamentale dans notre organisation, il est permis de douter qu’un virus puisse accoucher d’un monde d’après » La thèse principale de l’ouvrage, superbement étayée, est connue la grande Révolution de 1789 n’a fait que prolonger et renforcer l’oeuvre de l’Ancien Régime sous de nombreux aspects, à commencer par la centralisation administrative et le poids écrasant de l’État sur nos vies, nos affaires et nos moeurs politiques. La République et les régimes qui suivirent furent très largement une continuité de l’Ancien Régime, et Tocqueville rencontre partout les racines de la société actuelle [celle de 1856, mais cela vaut aussi pour celle de 2020] profondément implantées dans ce vieux sol».La crise sanitaire a offert quelques nouveaux exemples des absurdités de la centralisation qu’a perpétuée la Ve République. Lire le XVIIIe siècle raconté par Tocqueville nous permet ainsi, de manière presque réconfortante, de retrouver foultitude de caractéristiques actuelles du pays et du rapport des Français aux pouvoirs administratifs et politiques. Tout cela n’enlève bien entendu rien au génie propre de la Révolution, mais il s’agit tout du moins d’une première leçon de modestie pour le lecteur de 2020 si le plus grand événement de l’histoire de France n’a point constitué une rupture fondamentale dans notre organisation et notre administration, il est permis de douter qu’un virus saisonnier, aussi tragique soit-il, puisse accoucher d’un monde d’après». Seuls les esprits totalitaires ou opportunistes peuvent souhaiter changer brusquement le monde et les peuples. L’histoire est une lente continuité, une galerie de tableaux où il y a peu d’originaux et beaucoup de copies»À lire aussiMarcel Proust est le romancier par excellence du confinement»Aussi, il est savoureux de noter que, exactement comme il y a deux siècles et demi, ce sont les élites politiques et intellectuelles du moment qui soufflent le plus sur les braises du monde d’après». Les gens qui avaient le plus à redouter sa colère [du peuple] s’entretenaient à haute voix en sa présence des injustices cruelles dont il avait toujours été victime [...] ils employaient leur rhétorique à peindre ses misères et son travail mal récompensé ils le remplissaient de fureur en s’efforçant ainsi de le soulager. Je n’entends point parler des écrivains, mais du gouvernement, de ses principaux agents, des privilégiés eux-mêmes» nous dit Tocqueville. Les gilets jaunes voulaient du changement concret et plus de considération, les infirmiers réclament de meilleurs salaires, mais c’est le président de la République dont le livre programmatique s’intitulait Révolution qui souhaite, probablement à juste titre, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties» allocution du 12 mars 2020 et ce sont les élites en hélicoptère ou en télétravail qui glosent sur le monde d’après et enjoignent le bas peuple de moins consommer et de vivre note déjà que derrière cette bienveillance se cache un grand fond de mépris» qui constitua un allume-feu de 1789 Il semblait qu’on eût entièrement oublié la Jacquerie, les Maillotins et les Seize, et qu’on ignorât que les Français, qui sont le peuple le plus doux et même le plus bienveillant de la terre tant qu’il demeure tranquille dans son naturel, en devient le plus barbare dès que de violentes passions l’en font sortir». Saper, en mots plus qu’en actes, les fondements d’un système conduit davantage à mettre en lumière ses injustices qu’à amadouer le peuple. Il s’agit donc là d’une deuxième leçon tocquevillienne saper, en mots plus qu’en actes, les fondements d’un système conduit davantage à mettre en lumière ses injustices qu’à amadouer le peuple, ou l’idée que l’on se fait de lui. Celui-ci n’est pas dupe et perçoit très bien que les injonctions à moins consommer venant de personnes qui, ne serait-ce qu’en quelques déplacements en jet privé, ont un bilan carbone» équivalent à plusieurs générations d’existences sages et modestes, n’ont aucune valeur intellectuelle ni morale. Il perçoit également très bien les grossiers artifices de communication et un rapport fluctuant à la vérité, qui en deviennent alors humiliants. Tocqueville rapporte l’anecdote selon laquelle une grande noble, Madame du Châtelet ne faisait pas difficulté … de se déshabiller devant ses gens, ne tenant pas pour bien prouvé que des valets fussent des hommes». Aujourd’hui, c’est une autre forme d’exhibitionnisme, intellectuel et moral, qu’une nouvelle noblesse politique n’hésite pas à afficher, pensant le peuple trop frustre pour en percevoir son colère n’en est donc qu’accrue, quand l’information en continu et les réseaux sociaux mettent toujours davantage en évidence ce mépris et cette indécence, ce qui rend la situation inflammable. Cette dernière l’est d’autant plus que de nombreux fondements civiques se sont effondrés depuis des décennies, dans un contexte de confusion des ordres, de nihilisme ambiant et d’archipélisation du pays, si bien analysée par Jérôme troisième leçon de cette lecture, parmi de nombreuses autres, se dessinet, plus redoutable séquence aura sans nul doute été celle des privations des libertés les plus élémentaires - justifiées ou non, là n’est pas le propos - et de l’effondrement de la confiance des citoyens dans l’État pour le protéger, et ce malgré les amortisseurs sociaux renforcés par le gouvernement, le pic de la crise économique restant à venir. Les restrictions des libertés individuelles sont souvent apparues comme à contre-temps, contre-intuitives pourquoi fermer les parcs et les plages quand des lignes de métro sont ouvertes? et sans fin le site de vérification de l’actualité par le gouvernement, la loi Avia et les atermoiements autour de l’application StopCovid en resteront des taches. Mais indiscutablement, les esprits ont été savamment préparés à une remise en question, même momentanée, des libertés fondamentales et à l’effacement de l’ordre politique tel que notre tradition politique l’entend depuis quelques siècles. Nos aptitudes à la servitude volontaire, déjà conséquentes, ont été fort bien entretenues. Et pire, ont été mises en place des législations et réglementations qui pourraient, demain, si elles tombaient en de mauvaises mains, faire les délices de tout pouvoir lire aussiJacques Julliard Obsolescence de Marx, actualité de Tocqueville»Ce délabrement démocratique, bien qu’en phase d’accélération, ne date pas de cette législature et ne se limite pas à la France, ce qui rend cette tendance plus durable et dévastatrice, tant elle détourne les citoyens de la chose publique et la classe dirigeante de la décence commune. Mais comme l’analyse Tocqueville Ce n’est pas toujours en allant de mal en pis que l’on tombe en révolution. Il arrive le plus souvent qu’un peuple qui avait supporté sans se plaindre, et comme s’il ne les sentait pas, les lois les plus accablantes, les rejette violemment dès que le poids s’en allège. Le régime qu’une révolution détruit vaut presque toujours mieux que celui qui l’avait immédiatement précédé, et l’expérience apprend que le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer. Il n’y a qu’un grand génie qui puisse sauver un prince qui entreprend de soulager ses sujets après une oppression longue.» Et quand bien même l’oppression fût courte et justifiée, on ne voit pas trace d’un génie qui pourrait sauver le prince, la révolution qu’il appelle de ses voeux - ou qu’il subira - risquant ainsi de ne pas être très favorable à la liberté. Tout ce qu’on ôte alors des abus semble mieux découvrir ce qui en reste et rend le sentiment plus cuisant le mal est devenu moindre, il est vrai, mais la sensibilité est plus vive » Tocqueville Le mal qu’on souffrait patiemment comme inévitable semble insupportable dès qu’on conçoit l’idée de s’y soustraire. Tout ce qu’on ôte alors des abus semble mieux découvrir ce qui en reste et rend le sentiment plus cuisant le mal est devenu moindre, il est vrai, mais la sensibilité est plus vive.» poursuit Tocqueville. Le reflux de la vague du coronavirus, avec le lot de désillusions qu’il dévoile, pourrait ainsi raviver les sensibilités, pour le pire mais aussi possiblement pour le qui achève de souligner d’une part le caractère aussi incertain que dangereux des théories mondedapresques», et d’autre part l’immense responsabilité, ces prochains mois et années, des dirigeants politiques pouvoir, opposition, nouveaux visages surgissant sur le devant de la scène - et des médias - afin de conserver ce qui demeure conservable de notre si malmenée démocratie libérale. Si tant est qu’ils le veuillent et qu’ils le puissent.
LAncien Régime et la Révolution [Texte imprimé] / Alexis de Tocqueville ; préface, notes, bibliographie, chronologie par Françoise Mélonio, Monographie imprimée
Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisUne société conservatrice et turbulenteIl y aura bien démocratie si l'on entend par là un système social où, sans sélection arbitraire, le plus grand nombre possible d'hommes vivent le mieux possible. Mais, dans cette démocratie, la liberté sera exclue sans que, pour autant, y règne une paix harmonieuse. Le goût de l'égalité est tel, en effet, que les satisfactions obtenues ne font qu'accroître l'envie à l'égard de ceux qui sont plus favorisés. D'où le paradoxe d'une société qui sera à la fois conservatrice et turbulente. Turbulente à cause de l'inévitable disparité des conditions, conservatrice parce que la majorité de ses membres estime avoir plus à perdre qu'à gagner à une raisonne en aristocrate, un aristocrate éclairé qui ne rejette pas 1789, mais qui y voit au contraire le plus haut moment de la Révolution parce que c'est celui où les Français, enfin libres, décidèrent de se gouverner selon la raison. Pourquoi un si noble propos fut-il contredit par les régimes établis par la suite ? Parce que la Révolution ne sut pas rompre avec la centralisation que lui léguait la monarchie. C'est le thème de L'Ancien Régime et la Révolution, œuvre inachevée dont seul le premier volume parut du vivant de l'auteur 1856. On y trouve le même souci que dans La Démocratie en Amérique comprendre les causes du déclin de la liberté. L'Ancien Régime l'a préparé par la centralisation qu'il imposa et la décadence de l'aristocratie qui en fut la conséquence. Ce double mouvement conduit au nivellement social qui offre les individus isolés, sans attaches dans des groupes partiels et sans traditions morales, en proie au despotisme. Ces réflexions furent exploitées par Taine dans les Origines de la France contemporaine, mais on ne rencontre pas chez Tocqueville la même acrimonie, car il pousse au plus haut degré l'art de comprendre ce qui lui répugne » J. Touchard. C'est sans doute à cette compréhension portée même à des mouvements d'idées qu'il redoute qu'il doit les intuitions fulgurantes auxquelles on accorde aujourd'hui un sens prophétique. On cite toujours sa vision d'un monde futur que se partageraient l'Amérique et la Russie. Cependant, non moins éclairantes sont ses vues prospectives sur l'importance que prendront les classes dans la dynamique sociale L'Ancien Régime et la Révolution, t. II, liv. III, chap. ier, sur les effets de la généralisation du salariat La Démocratie en Amérique, t. I, vol. II, sur l'avènement d'une société aussi conservatrice qu'animée de turbulence op. cit..Ce don prospectif est la récompense d'une lucidité dont témoignent les Souvenirs que Tocqueville, mort à Cannes, a laissés. La naissance de ce qu'il redoute, qu'il décrit dans son témoignage sur la Révolution de 1848, ne l'empêche pas de dépeindre sous des traits cruels l'effondrement de la monarchie de Juillet où eussent pu prendre corps ses espérances. Cette attitude nous instruit sur les possibilités des sciences humaines il ne suffit pas de voir les choses, car leur sens ne se révèle que grâce à la qualité de l'esprit de celui qui les appréhende. Jamais un fichier ne remplacera une 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 6 pagesÉcrit par professeur à la faculté de droit et des sciences économiques de ParisClassificationHistoireHistoriensHistoriens françaisHistoirePersonnages historiquesPersonnages historiques, xixe humaines et socialesPolitiquePolitologues, auteurs en sciences politiquesAuteurs en sciences politiques, xixe références TOCQUEVILLE ALEXIS DE 1805-1859 » est également traité dans DE LA DÉMOCRATIE EN AMÉRIQUE, Alexis de Tocqueville - Fiche de lectureÉcrit par Éric LETONTURIER • 1 132 mots • 1 médiaDe la démocratie en Amérique est le fruit d'un voyage que le tout jeune magistrat à Versailles, mis en position délicate par la révolution de 1830, en vertu de son appartenance à une famille légitimiste, entreprit, accompagné de son ami Gustave de Beaumont, en Amérique entre avril 1831 et mars 18 […] Lire la suiteANCIEN RÉGIMEÉcrit par Jean MEYER • 19 084 mots • 2 médias L'expression Ancien Régime », dont le caractère dénigrant ne peut faire de doute, a été popularisée par le célèbre livre d'Alexis de Tocqueville, paru en 1856, L'Ancien Régime et la Révolution. Elle a cependant été utilisée telle quelle dès la fin de 1789. Elle est issue du vocabulaire familier du xviii e siècle et, peut-être, de certaines locutions juridiques utilisées par les jurisconsultes d […] Lire la suiteCONSENSUSÉcrit par André AKOUN • 2 712 mots Dans le chapitre Consensus et démocratie » […] Dans la société démocratique moderne, le besoin d'un consensus est ressenti plus fortement que dans n'importe quel autre type d'organisation sociale, précisément parce qu'une telle société entretient un rapport paradoxal avec ce problème fondamental. Elle repose effectivement sur le principe de l'individualisme et la représentation qu'elle a d'elle-même est celle d'une association entre sujets or […] Lire la suiteCORPS INTERMÉDIAIRESÉcrit par Solange MARIN • 854 mots L'ancienne France était, depuis le Moyen Âge, composée de groupes d'individus appelés corps collèges, communautés, associations de gens ayant même métier ou même fonction dans la nation, et réunis à la fois pour la préservation de leurs intérêts particuliers et celle du bien commun. Ces corps existaient avec la permission du souverain et lui étaient subordonnés, bien que leur existence fût souve […] Lire la suiteDÉCADENCEÉcrit par Bernard VALADE • 9 959 mots Dans le chapitre Décadence et dégénérescence » […] Un même optimisme caractérise au xix e siècle le scientisme et le positivisme en France, en Allemagne le matérialisme mécaniste de Karl Vogt et Jakob Moleschott. D'un bout à l'autre du siècle, de Saint-Simon à Ernest Solvay, semblent s'affirmer la même confiance dans la science, la même foi dans le progrès. Les réflexions dolentes sur la décadence ne manquent pas cependant. Chateaubriand se lamen […] Lire la suiteDESPOTISME ÉCLAIRÉÉcrit par Jean-Jacques CHEVALLIER • 4 473 mots • 2 médias Dans le chapitre Le déclin de la formule » […] Le despotisme éclairé première manière, celle de Frédéric, fut une réussite en dépit de ses trompe-l'œil, de ses tares, de sa brutalité étatique. Celui de Joseph II et d'autres, plus humain, plus soucieux d'éducation, plus philanthropique » fut un échec. Pourquoi ? 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Son père, officier retenu par la guerre en Espagne de 1823 à 1828, ne pouvant surveiller son éducation, il fut élevé par sa mère. Celle-ci, aventurière romanesque, après des démêlés avec la justice, dut se réfugier en S […] Lire la suiteINDIVIDUALISMEÉcrit par Bernard VALADE • 1 214 mots Dans le chapitre Origine de l'individualisme » […] Hormis ce dernier aspect, qui concerne la méthodologie des sciences sociales, la question se pose de l'origine et du développement de cette doctrine, donc de l'avènement de l'individu et son affirmation en tant qu'incarnation de valeurs. La réponse est donnée dans un scénario historique qui, selon Louis Dumont Essais sur l'individualisme , 1983, situe l'émergence de l'individu à la fin du Moye […] Lire la suiteRecevez les offres exclusives Universalis Louvrage étudié est L’ancien régime et la Révolution écrit par Alexis Tocqueville en 1856. Les passages étudiés sont le chapitre V, le chapitre VIII et le chapitre IX. L’ouvrage est édité par les Éditions Gallimard en 1952 dans la collection Idées NRF. Tocqueville est un homme politique, philosophe, historien et sociologue français.
Les limites du pouvoir royal I] Les limites théoriques 1 la loi salique C'est la loi qui régente la transmission du pouvoir, très formelle. Elle est écrite, sans doute au veme siècle après Puis a été oubliée et ressortie en 1328. Le pouvoir ne se transmet que par les mâles, et aux mâles, le plus proche degré en héritant en premier, et de la nécessité que le roi sacré soit Chrétien et fils légitime on casse le testament de Louis XIV. 2 la loi naturelle et la loi divine Elle n'est pas loi écrite mais plutôt sentiment que ressentent tous les hommes du 18eme. Si le roi agit comme il se doit, de manière positive comme l'envoyer de dieu qu'il est, il ny a pas de problèmes. Par contre, en vertu des sentiments des hommes, on peut aller à réclamer un tyrannicide si le roi n'est pas bon de fait, H4 et h3 meurent assassinés, et plusieurs tentatives de meurtre menacent les rois. Le roi ne doit donc pas aller contre la volonté de son peuple, et contre son bonheur, de peur de représailles. Il se doit de respecter les lois fondamentales du royaume, constitution non-écrite mais coutumière, il y a dedans les principes inaliénabilité du domaine royal, de faire respecter une seule et même religion sur son territoire, et de respecter les privilèges de ses sujets. IL jure tout ceci lors de son sacre. II] Les limites institutionnelles 1 Pouvoir des parlements les parlements, ou cours souveraines font souvent opposition au roi, par un refus d'enregistrer les lois qu'il soumet. Ainsi, ils refusent d'enregistrer l'édit de Nantes en 1598, et les rois ont bien du mal à limiter son pouvoir, seul Louis XIV y arrivera en rendant obligatoire l'enregistrement immédiat et en autorisant après coup des remontrances que seul lui était libre d'accepter ou de refuser. 2 les états généraux Doivent être convoqués en cas de crise, et ils sont une preuve de l'affaiblissement du pouvoir royal. Ils ont un double rôle, celui de la communication car apportent les plaintes des sujets, et celui de médiation car ils rendent possible l'application des mesures prises. Rôle de contestation également, car ils cherchent au début du règne de Henri IV un nouveau roi portant le sang de saint-Louis pour le remplacer. Finalement ils sont menaçant, car ils peuvent contester l'autorité, mais, de fait, pas plus que ça, car répondent à une convocation du roi, et il peut les révoquer. Pourtant, rôle essentiel dans la révolution française. 3 Citoyens mais avec des privilèges les institutions locales Plusieurs sous-pouvoirs existent, que le roi doit confirmer à chaque fois qu'il est en visite en province, il existe par exemple des états provinciaux, surtout au 16eme siècle, et leur rôle est important, ils utilisent une partie des prélèvements fiscaux pour entretenir la région, mais leur rôle politique se limite à faire entendre des remontrances. Le roi en supprime une bonne partie, on passe de 16 conseils au 16eme à 3 au 18eme Le rôle des bonnes villes le roi essaye également des les contrôler, en plaçant dans les conseils municipaux des hommes à lui, ou en les tenant à cause des emprunts, mais, finalement, elles ont un rôle, car ce sont elles qui sont accusées en cas de révoltes et punies. La force des villes vient aussi de leur postérité, qui leur permet de s'imposer au roi. 4L'église, un contre-poids de la monarchie? L'église dispose du pouvoir de se réunir fréquemment, c'est la seule assemblée qui n'a pas besoin d'être convoquée par le roi pour le faire Elle met en berne des réformes décidées par le roi, ainsi, elle ne lui permettra pas d'instaurer l'impôt de la Paulette. Partiellement contrôlée par le roi, grâce aux accords du Concordat de Bologne, qui donne au roi la possibilité de contrôler et de nommer les chefs de l'église. Pourtant, on a plusieurs conflits entre l'église et l'état, dû aussi à la position du Pape, ce qui fait de l'église un contre-pouvoir important, Elle influence aussi le roi grâce aux hommes qu'elle place près de lui. Trois cardinaux vont ainsi posséder la fonction de premier ministre, Mazarin, Richelieu et le cardinal de Fleury. Donc grand rôle également là, et les positions de ces hommes joue aussi lors des guerres de religion, ainsi, le confesseur du roi Louis XIV est considéré, par l'influence qu'il a joué sur le roi, à l'origine de la révocation de l'édit de Nantes. On peut également parler des assemblées protestantes qui, instaurées en 1598 ont durée jusqu'en 1629 et qui se réunissaient régulièrement. III] Les vraies limites 1 Les révoltes fréquentes et les frondes Les révoltes fréquentes et les frondes sont plutôt un révélateur de la contestation de l'autorité du roi plus qu'un contre-pouvoir, car, elles seront de plus en plus réprimées violemment. Parfois, elles servent à obtenir ou maintenir de nouveaux privilèges, ainsi, la Bourgogne ne garde ses états généraux que grâce à une révolte locale. De plus, Henri IV préfèrera acheter le calme plutôt que d'exercer une répression sur les provinces qui ne lui sont pas attachées. Les révoltes ainsi que les assassinats des roi montrent donc que le pouvoir royal, l'absolutisme n'est pas accepté, souvent, ce sont les ministres qui sont incriminés plus que le roi qu'on aime de loin, et on lui reproche son mauvais entourage, mais, lors des régicides, c'est bien la personne elle-même que l'on vise. Les révoltes, sont peu fréquentes sous Louis XIV et signalent donc sa main-mise sur le pouvoir du royaume, alors qu'elles sont nombreuses lors des périodes de régente ou à la mort d'un roi. Il faut aussi parler des révoltes non pas de paysans mais des frondes des grands. Celles-ci, nombreuses montrent également une volonté des grands à participer au pouvoir. 2L'impossibilité de s'imposer sur un si grand territoire les seigneurs restent les véritables maîtres chevauchement des compétences, le seigneur est celui qui joue le plus grand rôle dans la justice, on fait peu recourt au roi, car on aime pas, dans une France très rurale, les interventions de l'extérieur manque de personnel, même si augmentation on passe de 5000 officiers sous F1 à 60000 au temps de Colbert, c'est toujours peu vis-à-vis des 20 millions de français finalement, le roi intervient juste de manière à faire des exemples plus de manière fréquente. Pourtant, son importance va se renforcer de plus en plus au fur et à mesure 3 Les limites au niveau international Le roi, bien qu'empereur en son royaume voit ses prétentions limitées au niveau inter-national. Par exemple, il n'obtient pas dans la période qui nous intéresse, le titre d'empereur de l'empire germanique, auquel plusieurs rois français François premier, par exemple ont voulu prétendre. Il est sans cesse menacé, en guerre permanente, et, on le voit sous François premier, il est obligé de ravaler ses prétentions si il veut obtenir des accords diplomatiques, ils ont besoin de recourir aux compromis de toutes sorte... Le roi est donc limité en dehors de son royaume par les autres princes, mais aussi parce que sa politique intérieure est sous le regard d'autrui. On le voit dans les réformes religieuses, Louis XIV est critiqué par le Pape pour ses arrêts contre les jansénistes en 1661, un accord ne sera trouvé qu'en 1668 avec le Pape. Conclusion le pouvoir royal est très limité sous l'ancien régime, et, malgré les édits fréquents et une volonté de contrôle qui se renforce qu fil des années, le sujet lambda est peu touché par son roi, qui n'est pour lui qu'un emblème qu'il respecte de loin. C'est peut-être cette volonté de renforcement du pouvoir et de contrôle au niveau local qui se développe, cette politique de suppression de privilèges qui sera à l'origine de la révolution française, même si celle-ci ne débute pas à cause du sujet lambda, mais grâce à des élites désireuses de partager le pouvoir.
Cest en abordant la première partie de l'Ancien Régime et la révolution que l'on commence à suivre plus précisement la réflexion de Tocqueville. Plus qu'une analyse factuelle, l'auteur nous démontre que la plupart des idées que l'on se fait de l'idéologie française et de la situation du pays à la Révolution sont fausses. C'est ainsi qu'il intitule
Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLiberté politique et volonté populaireAlexis de Tocqueville, né à Paris, appartenait à la plus ancienne noblesse normande. Par sa grand-mère paternelle il descendait de Saint Louis, sa mère était la petite-fille de Malesherbes, le défenseur de Louis XVI. Arrêtés sous la Terreur, ses parents ne furent sauvés que par le 9 Thermidor ; l'échafaud avait cependant eu le temps de faire son œuvre dans sa parenté. Né aristocrate, il aurait eu quelques raisons de haïr cet égalitarisme dont il avait pu observer, en France, les prolongements sanglants, aux États-Unis les effets pernicieux. Pourtant sur cette pente naturelle », comme il dit lui-même, il ne se laisse pas entraîner. Pourquoi défendre l'aristocratie ? Elle est détruite et on ne s'attache fortement qu'à ce qui vit ». Quant à la démocratie, il faut l'admettre, car, dans la mesure où elle réalise l'égalité, elle est conforme au mouvement le plus continu, le plus ancien et le plus permanent que l'on connaisse dans l'histoire ». Par conséquent, il ne s'agit pas de savoir si elle est avantageuse ou funeste à l'humanité, mais de l'observer chez le peuple où elle a atteint le développement le plus complet et le plus paisible, afin d'en discerner clairement les conséquences naturelles et d'apercevoir s'il se peut, les moyens de la rendre profitable aux hommes ».Ce moyen, ou mieux encore ce remède aux maux que peut engendrer la démocratie, c'est de renforcer son exigence de liberté contre sa perversion par excès d'égalitarisme. La volonté du peuple, soit ! mais pour la liberté. C'est par là que, chez Tocqueville, le libéral de conviction l'emporte sur le démocrate résigné. Quand je refuse, écrit-il, d'obéir à une loi injuste, je ne dénie point à la majorité le droit de commander ; j'en appelle seulement de la souveraineté du genre humain. » Et, reprenant ce thème familier à Benjamin Constant, il ajoute La toute-puissance me semble en soi une chose mauvaise et dangereuse [...] Il n'y a donc pas, sur la terre, d'autorité si respectable en elle-même, ou revêtue d'un droit si sacré, que je voulusse laisser agir sans contrôle et dominer sans obstacles. Lors donc que je vois accorder le droit et la faculté de tout faire à une puissance quelconque, qu'on l'appelle peuple » ou roi », démocratie » ou aristocratie », qu'on l'exerce dans une monarchie ou dans une république, je dis là est le germe de la tyrannie. » Mais comment concilier la liberté politique avec ce refus opposé à l'omnipotence de la volonté populaire ?Il n'apparaît pas que l'originalité des remèdes réponde, chez Tocqueville, à la sûreté du diagnostic. Il croit cependant découvrir chez les Américains ceux dont il faut user la décentralisation, la vitalité des libertés locales, l'association, l'indépendance de la presse, le respect des croyances religieuses. La décentralisation n'a pas seulement une valeur administrative ; elle a une portée civique puisqu'elle multiplie les occasions pour les citoyens de s'intéresser aux affaires publiques ; elle les accoutume à user de la liberté. Et de l'agglomération de ces libertés locales, actives et sourcilleuses, naît le plus efficace contrepoids aux prétentions du pouvoir central, fussent-elles étayées par l'anonymat de la volonté collective. Il en va de même des associations qui habituent les hommes à se passer du pouvoir. Leur pullulement aux États-Unis montre la confiance des individus dans une action commune qui peut être telle sans faire appel à l'État. L'énergie déployée dans l'association est autant de force soustraite aux gouvernants, autant d'indépendance opposée à leur emprise. Quant à la presse, sa fonction dans une démocratie est de faire entendre la voix spontanée et naturelle du peuple en parallèle avec cette volonté du peuple que prétendent exprimer les assemblées et qui n'est souvent qu'un moyen de convaincre les individus qu'ils ont voulu leur propre asservissement. Les croyances religieuses, enfin, apportent à la démocratie l'assise morale dont elle a besoin. Le despotisme peut se passer de foi, la liberté ne le peut pas, car, [...]1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 6 pagesÉcrit par professeur à la faculté de droit et des sciences économiques de ParisClassificationHistoireHistoriensHistoriens françaisHistoirePersonnages historiquesPersonnages historiques, xixe humaines et socialesPolitiquePolitologues, auteurs en sciences politiquesAuteurs en sciences politiques, xixe références TOCQUEVILLE ALEXIS DE 1805-1859 » est également traité dans DE LA DÉMOCRATIE EN AMÉRIQUE, Alexis de Tocqueville - Fiche de lectureÉcrit par Éric LETONTURIER • 1 132 mots • 1 médiaDe la démocratie en Amérique est le fruit d'un voyage que le tout jeune magistrat à Versailles, mis en position délicate par la révolution de 1830, en vertu de son appartenance à une famille légitimiste, entreprit, accompagné de son ami Gustave de Beaumont, en Amérique entre avril 1831 et mars 18 […] Lire la suiteANCIEN RÉGIMEÉcrit par Jean MEYER • 19 084 mots • 2 médias L'expression Ancien Régime », dont le caractère dénigrant ne peut faire de doute, a été popularisée par le célèbre livre d'Alexis de Tocqueville, paru en 1856, L'Ancien Régime et la Révolution. 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Date de parution : 11/04/1985 Alexis De tocqueville Version Intégrale Enregistrement Publication 2021-03-13 Lu par Raminagrobis Livre audio de 10h04minFichier Zip de 474 Mo il contient des mp3442 - Téléchargements - Dernier décompte le Télécharger clic droit "enregistrer sous"Lien TorrentPeer to peerSignalerune erreur Commentaires Image libre de droit téléchargée du site internet premiers siècles de la monarchie, le moyen âge, la renaissance ont donné lieu à d’immenses travaux et ont été l’objet de recherches très-approfondies qui nous ont fait connaître non pas seulement les faits qui se sont passés alors, mais les lois, les usages, l’esprit du gouvernement et de la nation à ces différentes L'ancien régime et la révolution", de Alexis de Tocqueville. Publié par Good Press. Good Press publie un large éventail d'ouvrages, où sont inclus tous les genres littéraires. Les choix éditoriaux des éditions Good Press ne se limitent pas aux grands classiques, à la fiction et à la non-fiction littéraire. Ils englobent également les trésors,
Vérification des exemplaires disponibles ... Se procurer le document Vérification des exemplaires disponibles ... Autre format Suggestions Du même auteur Sur le paupérisme / Alexis de Tocqueville Livre Tocqueville, Alexis de 1805-1859. Auteur 1999 Constitué de deux mémoires publiés en 1835 et 1837, ce texte aborde la pauvreté non sous l'angle moral mais comme un phénomène dont il faut déterminer la logique afin d'y remédier. Tocqueville constate qu'avec la marche progressiv... De la colonie en Algérie / Alexis de Tocquevi... Livre Tocqueville, Alexis de 1805-1859. Auteur 1988 L' Ancien régime et la Révolution / Alexis de... Livre Tocqueville, Alexis de 1983 De la démocratie en Amérique / Alexis de Tocq... Livre Tocqueville, Alexis de 1848 L'Ancien Régime et la Révolution / Alexis de ... Livre Tocqueville, Alexis de 1805-1859. Auteur 1986 De la démocratie en Amérique / Alexis de Tocq... Livre Tocqueville, Alexis de 1805-1859. Auteur 1986 Du même sujet Joseph Fayet. La Révolution française et la s... Livre Fayet, Joseph 1960 Voies nouvelles pour l'histoire de la Révolut... Livre 1978 La Révolution française par Gérard Walter. ... Livre Walter, Gérard 1967 Galerie historique de la Révolution française... Livre Pierre Gaxotte,... La Révolution française Livre Gaxotte, Pierre La Révolution... / par François Furet et Deni... Livre Furet, François 1965 Chargement des enrichissements...
Dansson avant-propos à ce traité en trois livres, Alexis de Tocqueville (1805-1859) précise l’usage qu’il a fait non seulement des « célèbres que le XVIIIe siècle a produits», mais aussi des procès-verbaux, des cahiers de dol éances et de tous les documents de l’administration publique, qui sont autant de testaments de l’ancienne société française. Issu d'une famille aristocratique, Alexis de Tocqueville est surtout un défenseur de la liberté et un grand penseur de la démocratie et de ses limites. Il en analyse l'évolution, les bienfaits et les dangers, en s'appuyant surtout sur l'observation de la société américaine De la démocratie en Amérique. La société démocratique est celle qui a pour valeur essentielle l'égalité. Ce type de société, dans lequel chaque individu participe à la vie politique, progresse inévitablement dans le monde les hommes réclament l'égalisation des conditions, et peu à peu les privilèges héréditaires disparaissent. Toutefois, cette société démocratique est confrontée à trois dangers principaux -L'individualisme, le confort matériel pouvant pousser les citoyens à se replier sur leurs propres ambitions et leur sphère domestique "L'individualisme est un sentiment [...] qui dispose chaque citoyen à s'isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l'écart avec sa famille et ses amis, de telle sorte que, après s'être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même". Aristote, déjà, considérait la famille comme une société naturelle ». Tocqueville souligne qu'elle peut être un obstacle à la responsabilité du citoyen. -Le despotisme de la majorité, qui consiste en l'uniformisation de la pensée et le conformisme passif, qui engendre une oppression de la minorité et un désintérêt pour la politique. Ce type de despotisme peut découler du contrat social selon Rousseau, pour qui la volonté générale » démocratique est la volonté majoritaire, la majorité pouvant contraindre la minorité à être libre » ou à s'exclure du corps social. -Le despotisme doux de l'État tutélaire, sous la forme d'un pouvoir paternaliste qui maintiendrait les hommes dans un état d'enfance et de passivité. Ce thème anticipe celui de l' Etat-providence » au 20°siècle. Comme le montrent les deux despotismes qui menacent de s'installer, la démocratie est marquée par une tension interne majeure la disparition de la liberté au profit de l'idéal absolu que représente l'égalité. En effet, la "passion pour l'égalité" conduit les hommes à préférer "l'égalité dans la servitude à l'inégalité dans la liberté". Pour résoudre ce problème, Tocqueville affirme qu'il faut abandonner l'idée selon laquelle l'égalité ne peut être garantie que par un pouvoir central fort et tutélaire ce qui détruit la liberté. Pour concilier liberté et égalité, il faut décentraliser le pouvoir par la création de contre-pouvoirs, de pouvoirs intermédiaires grâce aux associations partis, coopératives, etc.. De plus, il faut éduquer le citoyen et lui montrer l'importance de sa participation aux affaires politiques afin d'éviter que celui-ci ne laisse les seuls représentants gouverner à sa place. Fichelecture sociologique Tocqueville L1S1 étudié est régime et la révolution écrit par alexis tocqueville en 1856. les passages étudiés sont le chapitre le . Se connecter S'inscrire; Se connecter S'inscrire. Accueil. Ma Librairie. Matières. Tu n'as pas encore de cours. Livres. Tu n'as pas encore the livres. Studylists. Tu n'as pas encore de Studylists. Documents Ce livre n'est point une histoire de la Révolution. C'est une étude sur cette Révolution. Les Français ont fait en 1789 le plus grand effort auquel se soit jamais livré aucun peuple, afin de couper pour ainsi dire en deux leur destinée [...]. J'avais toujours pensé qu'ils avaient beaucoup moins réussi dans cette singulière entreprise qu'on ne l'avait cru au dehors et qu'ils ne l'avaient cru d'abord eux-mêmes. [...] De telle sorte que, pour bien comprendre et la Révolution et son œuvre, il fallait oublier un moment la France que nous voyons, et aller interroger dans son tombeau la France qui n'est plus. C'est ce que j'ai cherché à faire ici.»Alexis de revue et corrigée AprèsDe la Démocratie en Amérique, Tocqueville publiera La Révolution et l'Ancien Régime. Le rapprochement de ces deux ouvrages permet de dessiner une théorie tocquevillienne de l'Etat, de la Révolution et de la Nation. Mohammed Cherkaoui met en parallèle les deux grands textes dans lesquels Tocqueville esquisse sa théorie de la Articles publiés dans cette rubrique De la démocratie en Amérique, livre II, thématique de la famille, Tocqueville tocqueville, égalité, inégalité, autorité, hiérarchie, mémoire,ancêtres, passé, honneur, affection, ancien régime, société démocratique, lumières, famille, sociologie,l’ancien régime et la révolution, de la démocratie en amérique, Lecture de l’ouvrage l’Ancien Régime et la Révolution. Tocqueville. tocqueville, centralisation, ancien régime, révolution française, parlements, offices, officiers, privilèges, monarchie absolue, contrôleur général, sudélégué, intendant, longue durée, sociologie, préfet, états-unis, canada, modernité, pierre rosanvallon, françois-xavier ...
Celivre n'est point une histoire de la Révolution. C'est une étude sur cette Révolution. Les français ont fait en 1789 le plus grand effort auquel se soit jamais livré aucun peuple, afin de couper pour ainsi dire en deux leur destinée. J'avais toujours pensé qu'ils avaient beaucoup moins réussi dans cette singulière entreprise, qu'on ne l'avait cru au dehors et qu'ils ne
Miguet Zoé – Groupe 23Fiche de lecture numéro deuxAuteur Alexis de TocquevilleTitre L’Ancien régime et la RévolutionDate de publication édition 1952Edition Gallimard Date de première parution 1856L’extrait que nous allons étudier est issu d’un essai d’Alexis de Tocqueville intituléL’Ancien Régime et la Révolution. Il est paru en 1856 soit moins de cent ans après la Révolution de1789 dont il traite. Alexis de Tocqueville est né en 1805 à Paris. Il est issu d’une famille normandeet surtout noble comptant des ancêtres illustres comme Saint Louis et étant liée à des figures dusiècle à l’image de Malesherbes ou Jean Baptiste Chateaubriand. Alexis de Tocqueville est le cadetd’une fratrie de trois enfants. Leur père est comte de Tocqueville et soldat de la GardeConstitutionnelle de Louis XVI. Sa femme et lui ne doivent leur vie qu’à la chute de Robespierresans laquelle ils auraient eux aussi dû se confronter à la guillotine. En 1823, à l’âge de 18 ans etalors qu’il était déjà père, Alexis de Tocqueville est bachelier, trois ans plus tard, il reçoit sa licencede droit. Il rencontre alors Gustave de Beaumont avec qui il collaborera de nombreuses fois. En1831, il part aux États Unis où il va étudier le système pénitentiaire et ainsi publier son premierouvrage Du système pénitentiaire aux États Unis. En dehors de ce travail sur les prisonsaméricaines, ce voyage a aussi permis à Alexis de Tocqueville d’échapper aux critiques sur sonstatut de noble. Il a pu partir loin de la France et ainsi découvrir une démocratie libérale et fédéralequ’il développe dans le premier tome de De la démocratie aux États Unis en 1835. Cet ouvragerencontre un assez grand succès à l’étranger mais aussi en France. Il se marie la même année avecune roturière anglaise du nom de Marie Motley. Il publiera quelque temps après L’essai social etpolitique de la France depuis 1789 qui révèle les grandes bases de sa réflexion à venir. En 1937, ilsera fait chevalier de la Légion d’Honneur puis en 1841 il intègre l’Académie française. Alexis de Tocqueville mène aussi une carrière politique puisqu’il est élu de 1839 à 1851député de la Manche. Bien que ses idées étaient plutôt de gauche à ses débuts étant par exemplecontre l’esclavage, il va se diriger vers des idées plus conservatrices après la révolution de 1848. Ilparticipe à la rédaction de la Constitution de 1848 et défend des idées libérales, souhaite ladécentralisation, souhaite un système bicaméral et le suffrage universel pour élire le président. Ils’oppose à la candidature de Louis Napoléon mais devient son ministre des affaires étrangères entrejuin et octobre 1949. Par la suite, il se positionnera contre le coup d’état de 1852 ce qui lui vaudrad’être enfermé à Vincennes. Il arrête ensuite sa carrière politique et se retire dans son château où ilva écrire De l’Ancien régime et la Révolution paru en 1856. Il meurt trois ans plus tard de latuberculose. Le travail d’Alexis de Tocqueville fut finalement plus reconnu aux États Unis qu’en Francependant très longtemps. Malgré cela, ses écrits furent une source d’inspiration pour Robert que nous allons étudier provient de son tout dernier livre et nous en étudierons dans le livreI, les chapitres 5, 8 et 9. Il cherche ici les origines de la Révolution tout en relevant le fait qu’ellen’est pas un évènement inattendu et soudain mais qu’elle résulte en fait d’un long pourquoi la Révolution de 1789 a-t-elle éclatée en France ?Nous étudierons donc en premier lieu les conséquences de cette Révolutions. Ensuite nouspourrons traiter du fait que les Français avant la Révolution avaient vu leurs caractéristiques seconfondre. Dans une dernière partie nous relèveront néanmoins que les individus bien quesemblables demeuraient éloignés les uns des autres. Page 1 sur 3
Alexisde TOCQUEVILLE – L’ancien Régime et la Révolution Alexis de Tocqueville (1805 – 1859) est un illustre intellectuel français, particulièrement reconnu pour ses analyses de la démocratie américaines et de la Révolution française. C'est d'ailleurs ce dernier événement qui intéresse Tocqueville dans cet ouvrage paru en 1856.
CONDITIONS GENERALES DE VENTE Le commissaire-priseur agit comme mandataire du vendeur. En aucune manière le commissaire-priseur n’est partie au contrat qui unit le vendeur à l’acheteur. LES BIENS MIS EN VENTE Les acquéreurs potentiels sont invités à examiner les biens pouvant les intéresser avant la vente aux enchères et notamment pendant les expositions. Les descriptions des lots figurant sur le catalogue, les rapports d’état ou les étiquettes ainsi que les indications énoncées verbalement ne sont que l’expression de la SVV VASARI AUCTION ou de son expert de leur perception du lot. Elles ne sauraient constituer la preuve d’un fait. Les indications données par VASARI AUCTION ou son expert sur l’existence d’une restauration, d’un accident ou d’un incident affectant le lot sont exprimées pour faciliter son examen par l’acquéreur potentiel et restent soumises à son appréciation personnelle ou à celle de son expert. L’absence d’indication d’une restauration, d’un accident ou d’un incident dans le catalogue, les rapports d’état, les étiquettes ou verbalement, n’impliquent nullement qu’un bien soit exempt de tout défaut. Inversement la mention de quelque défaut n’implique pas l’absence de tous autres défauts. Les estimations sont fournies à titre purement indicatifs et ne peuvent être considérées comme un prix certain. Les estimations ne sauraient constituer une quelconque garantie. Les dimensions sont données à titre purement indicatif. Les photos reproduites dans le catalogue n’ont aucunes valeurs contractuelles. Concernant les tableaux, l’état des cadres n’est pas garanti. Les restaurations d’usage et rentoilage sont considérés comme des mesures conservatoires n’entrainant pas de dépréciation et ne constituant pas un vice. Concernant l’horlogerie, notamment les montres et les pendules aucunes garanties sur les mécanismes et leur fonctionnement ne seront données à l’acheteur. Excellent état atelier Montre ancienne retrouvée dans un état proche du neuf ou montre ancienne restaurée à l’état d’origine et révisée par un maître horloger avec des pièces d’origine de la marque ou équivalent. Très bon état Montre ancienne ou récente peu portée, en très bon état esthétique et en état de marche, cependant les mouvements peuvent comporter des pièces d’usure ou des lubrifiants à remplacer. Bon état Montre ancienne ou récente peu portée, en bon état esthétique et en état de marche, cependant les mouvements peuvent comporter des pièces d’usure ou des lubrifiants à remplacer. Dans l’état Montre ancienne usée par le temps nécessitant une révision et/ou une restauration. Les cadrans restaurés ou repeints, constituant une mesure conservatoire et non un vice, ne seront pas signalés. L’état des bracelets ainsi que l’étanchéité des montres à fond vissé ne sont pas garantis, ainsi que l’authenticité des boucles déployantes ou des boucles à ardillons. La plupart des montres résistantes à l’eau ont été ouvertes pour identifier le type et la qualité du mouvement dès lors leur résistance à l’eau ne peut plus être garantie. Il est conseillé à l’acheteur de consulter un horloger avant utilisation. Concernant les bijoux et métaux précieux, la législation en vigueur et notamment le décret 2002-65 du 14 janvier 2002 et la loi 2004-1485 du 30 décembre 2005 s’applique. LA VENTE La vente est faite au comptant et sera conduite en euros. Le règlement des objets et celui des taxes s'y appliquant seront effectués dans la même devise. L’adjudicataire sera le plus offrant et dernier enchérisseur. En vue d’une bonne organisation des ventes, les acquéreurs potentiels sont invités à se faire connaître auprès de l’étude Vasari AUCTION avant la vente afin de permettre leur enregistrement de leurs données personnelles. L’étude VASARI AUCTION se réserve le droit de demander à tout acquéreur potentiel de justifier de son identité ainsi que de ses références bancaires. Toute personne qui se porte enchérisseur s’engage à régler personnellement et immédiatement le prix d’adjudication augmenté des frais à la charge de l’acquéreur et de tous impôts ou taxes qui pourraient être exigibles. Tout enchérisseur est censé agir pour son compte sauf dénonciation préalable de sa qualité de mandataire pour le compte d’un tiers, accepté par l’Etude VASARI AUCTION. L’Etude VASARI AUCTION dirige la vente selon les usages établis. En cas de contestation le Commissaire-Priseur dirigeant la vente pourra décider de désigner l’adjudicataire, d’annuler la vente, de la poursuivre ou de remettre le lot en vente. En cas d’enchères simultanées au moment du prononcé adjugé ou de tout autre signe signalant la fin de la vente du bien, le Commissaire -Priseur pourra remettre immédiatement le lot en vente au prix de l’avant dernière enchère. Le lot sera alors adjugé au plus offrant et dernier enchérisseur. ORDRE D’ACHAT L’Etude VASARI AUCTION accepte gracieusement d’enchérir pour le compte d’acheteurs potentiels préalablement identifiés par un ordre d’achat dument rempli, daté et signé avec remise d’un chèque, d’un RIB, d’espèce ou d’un numéro de carte bancaire en cours de validité au plus tard la veille de la vente. En l’absence de ces conditions l’Etude VASARI AUCTION se réserve le droit de refuser de porter des enchères pour le compte des personnes ne remplissant pas les conditions ci-dessus énumérées. Les acquéreurs ne pouvant assister à la vente acceptent les présentent conditions sans restrictions. Si plusieurs ordres d’achats sont remis à l’Etude VASARI AUCTION, l’ordre le plus ancien sera préféré à tous les autres. L’Etude VASARI AUCTION se réserve le droit d’accepter l’ordre d’achat en fonction de son montant et au regard de l’estimation de l’objet annoncé. L’Etude VASARI AUCTION ne pourra voir sa responsabilité engagée notamment en cas d’erreur, d’incident technique ou d’omission dans l’exécution d’ordre écrit ou téléphonique. FRAIS ET TAXES En sus du prix d’adjudication, l’acquéreur devra s’acquitter par lot des honoraires suivant 20 % TTC Sauf énonciation particulière avant la vente. Pour les adjudicataires résidant en France, les particuliers et les professionnels pourront payer en espèce à hauteur de 3000 euros frais compris ; pour les particuliers non résidant en France à hauteur de 15 000 euros frais compris sur présentation d’un justificatif de domicile. En cas de vente par un vendeur assujetti à la marge, il ne sera délivré aucun document faisant ressortir la TVA. En cas de paiement par chèque par l’adjudicataire, le transfert de propriété de l’objet n’aura lieu qu’après encaissement du chèque. En cas de paiement par chèque non certifié, le retrait des objets pourra être différé jusqu’à encaissement. Les clients non résidant en France ne pourront prendre livraison de leurs achats qu’après un règlement bancaire par TELEX ou SWIFT ou eurochèque. Tous frais financiers occasionnés par ces moyens de paiement ou par un incident bancaire seront à la charge exclusive de l’acquéreur. Dans le cas d’une défaillance de paiement de la part de l’adjudicataire et après une mise en demeure infructueuse VASARI AUCTION pourra à la demande du vendeur remettre le bien en vente sur folle enchère immédiatement. Dans le cas où le vendeur ne formule pas cette demande la vente sera résolue de plein droit sans préjudice de dommages et intérêts dus par l’adjudicataire défaillant. L’Etude VASARI AUCTION se réserve le droit de procéder à toute compensation avec des sommes dues à l’adjudicataire défaillant. STOCKAGE L’Etude VASARI AUCTION n’est pas responsable des accidents ou détériorations intervenus après le prononcé du mot adjugé. Les lots sont sous l’entière responsabilité des adjudicataires. Les acheteurs qui n’auront pas retiré leurs biens le lendemain de la vente avant 11 H devront s’acquitter auprès de l’Etude VASARI AUCTION ou de la Société de gardiennage des frais de stockage ainsi que des frais d’assurance ou de tout autre frais engagé par l’Etude VASARI AUCTION pour le compte de l’acheteur. Les acheteurs qui souhaitent que leur bien soit livré par tous moyens postaux ou par transporteurs devront en faire la demande par écrit en spécifiant les conditions dans lesquelles ils souhaitent leur envoi. Ils s’acquitteront avant toute expédition du montant total des frais. CONTESTATION Les parties conviennent que tout litige ou contestation feront l’objet d’une tentative de conciliation. En cas d’échec de la conciliation le litige sera de la compétence exclusive du Tribunal de grande Instance de Bordeaux. Le délai de prescription est de cinq ans à compter de l’adjudication.
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Dèssa parution, en 1835, De la démocratie en Amérique fut un événement pour tous ceux qui réfléchissaient des deux côtés de l'Atlantique sur l'art de gouverner les sociétés modernes. Quinze ans plus tard, dans ses Souvenirs, Tocqueville tire la leçon de son expérience de député sous

Que penser de la Révolution française ? Comment analyser cet événement qui semble défier toutes les grilles de lecture ?Telle est l'entreprise audacieuse à laquelle se livre Alexis de Tocqueville dans cet ouvrage, un grand classique de la philosophie 1 sur 6 Comme il le souligne lui-même dans son avant-propos, Tocqueville propose dans cet ouvrage non pas une histoire officielle de la Révolution française, mais une étude de mœurs de cette Révolution et surtout de l’Ancien Régime qui la précède. A travers une étude d’archives disparates composées des cahiers de doléance des derniers Etats Généraux, des procès-verbaux d’assemblées provinciales, de correspondances des ministères et préfectures, il cherche à comprendre, par-delà la surface des institutions officielles, la manière dont se conduisait les affaires, la pratique vraie des institutions, la position exacte des classes vis-à-vis les unes des autres, les conditions et les sentiments à l’origine des opinions et des mœurs qui ont conduit tout un peuple à basculer dans la Révolution. Tocqueville montre que les idées et les sentiments de la société française, loin de surgir de la Révolution, étaient en réalité déjà présentes et sont même à l’origine de cet évènement. Loin de faire table rase du passé, la Révolution reconduit ou recompose un grand nombre de lois et d’habitudes de l’Ancien Régime. Pour atteindre son but d’une égalité des conditions, elle s’appuie sur un appareil d’Etat construit patiemment par l’ancienne monarchie. L’ouvrage est divisé en 25 chapitres sous forme de questions qui sont autant de paradoxes et d’énigmes résolus par Tocqueville. Il explique pourquoi la Révolution, en germe sur tout le continent européen, s’est produite en premier lieu en France et comment une monarchie sûre d’elle-même a pu s’effondrer de façon si complète et si rapide. Tout en l’estimant inévitable, Tocqueville n’ignore pas la face sombre du processus révolutionnaire qui, en détruisant les corps intermédiaires traditionnels, retire aux citoyens toute passion commune ou besoin mutuel, isole les individus et encourage la seule défense des intérêts particuliers. La quête de richesse devient l’unique valeur et favorise le désintérêt pour les affaires publiques et favorise la mise en place de nouveaux régime liberticides, bien loin des ambitions initiales de la Révolution. L’attachement à la liberté constitue pour l’auteur l’unique antidote à cette pente naturelle des sociétés humaines. Une religion révolutionnaire Livre I - Chapitres 2 et 3 et Livre II – Chapitre 14 Tocqueville commence par expliquer que, contrairement à l’opinion répandue, la Révolution n’est pas avant tout irreligieuse. Si la Philosophie des Lumières qui la sous-tend s’en prend au christianisme, c’est plus comme institution politique, comme Eglise, que comme doctrine religieuse. Les écrivains ont conçu un système théorique de gouvernement pur à laquelle l’Eglise fait obstacle, quelle que soit la religion qu’elle professe, de par son attachement aux traditions, sa croyance en une autorité supérieure à la Raison, et son goût pour la hiérarchie. De plus, les philosophes ont des raisons personnelles de s’en prendre à cette institution puisqu’elle est en charge de la censure qui les incommode au quotidien, bien qu’elle soit la plus tolérante d’Europe. C’est ainsi que les écrivains français développent une doctrine antireligieuse, contrairement à ce qui prévaut en Amérique et en Angleterre. La foi religieuse est remplacée par une croyance illimitée en la puissance de l’homme et sa capacité à changer la société qui marqua le tempérament de la Révolution. Le caractère particulier de la Révolution française est sa dimension universaliste, à l’image des révolutions religieuses. La religion prétend régler les rapports de l’homme, indépendamment des lois, coutumes et traditions de son pays ou de son époque, avec Dieu et les autres hommes. La Révolution fait de même en considérant le citoyen de façon abstraite et en recherchant quels sont ses droits et devoirs en matière politique. Ce nouveau modèle peut s’appliquer à tous les hommes, ce qui inspire le prosélytisme et la propagande, et tend à devenir une nouvelle religion. Tocqueville déplore néanmoins qu’en abolissant dans le même temps les lois civiles et les lois religieuses, la Révolution encourage le fanatisme dans une partie de ses rangs. Auteur de l'article Jérôme Dugué, banquier, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Rennes.

- Lisez « L'Ancien Régime et la Révolution » de Alexis De Tocqueville disponible chez Rakuten Kobo. Dans son ouvrage *L'*Ancien Régime et la Révolution, Tocqueville montre que la Révolution de 1789 ne constitue nullement

dimanche 17 mai 2020 par Frédéric Richard tocqueville, centralisation, ancien régime, révolution française, parlements, offices, officiers, privilèges, monarchie absolue, contrôleur général, sudélégué, intendant, longue durée, sociologie, préfet, états-unis, canada, modernité, pierre rosanvallon, françois-xavier emmanuelli. EqLC.
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