Lesoleil et la terre Alors il faut les laisser faire. Ou bien ils sont capables de se fâcher Et puis après On est changé En courge En melon d’eau Ou en pierre à briquet Et on est bien avancé Jacques Prévert Chanson de la Seine La Seine a de la chance Elle n’a pas de souci Elle se la coule douce Et elle sort de sa source
1Avec l’essor de l’industrie du spectacle, dans la seconde moitié du xixe siècle, la production française de la chanson s’est concentrée dans la capitale. Paris est donc devenu le cadre naturel des intrigues déployées par les paroliers, au point de favoriser le développement d’un genre propice à l’étude des imaginaires parisiens la chanson de Paris. 2Si l’on en croit André Hardellet Il existe un air de Paris. Qu’on l’entende comme celui d’une chanson ininterrompue, de l’atmosphère qui vous enveloppe, ou les deux, c’est un fait d’expérience. » [1] La nature et l’origine de cet air de Paris constituent précisément un des enjeux de notre recherche consacrée aux représentations de Paris à travers les chansons, qu’anticipait à sa manière Francis Lemarque On ne saura jamais / si c’est en plein jour / ou si c’est la nuit / que naquit / dans l’île Saint-Louis / […] l’air de Paris. » [2] 3Pour tenter d’approcher cette question, la proposition faite ici par le poète nous guide au cœur de la ville, vers le fleuve. Dans notre corpus actuel, approchant les deux mille chansons sur Paris réparties sur plus d’un siècle, le thème de la Seine offre en effet l’avantage de réunir un nombre d’œuvres à la fois raisonnable et suffisant pour une première observation. De plus, le motif de la Seine est présent de façon régulière sur l’ensemble de la période et permet d’opposer les notions de circulation et d’immobilité, de fuite du temps et de durée, de décrire les paysages et les pensées qui se reflètent dans les ondoiements du fleuve, les fonctions qu’il assume, les habitants et les passants qui le hantent, les itinéraires que ces derniers privilégient. 4Cent vingt-trois chansons inspirées par la Seine, éditées à Paris de 1860 à nos jours, sont analysées ici. 5Dix-huit portent sur le fleuve en général, dix-neuf sur les abords de Paris amont et aval, dix sur les crues, quatre sur les bains, treize sur le trafic transports, bateaux-mouches, métiers de l’eau, vingt et une sur les lieux et monuments remarquables, vingt sur les ponts, dix-huit sur les quais. Quant aux rythmes des chansons, le tiers d’entre elles utilisent les mesures à deux temps marches, one-step, fox-trot…, alors que près de quatre-vingt déploient les mesures à trois temps quelques javas, mais surtout beaucoup de valses. À écouter les musiciens, le rythme très entraînant de la valse épouse sans doute mieux les pensées inspirées aux paroliers et poètes par les mouvements du du fleuve6Y a la SeineÀ n’importe quelle heureElle a ses visiteursQui la regardent dans les yeuxCe sont ses amoureuxÀ la Seine [3] 7Dansante, ondoyante, changeante, la Seine est le plus souvent représentée comme une femme courtisée par les Parisiens et les touristes. Un autre refrain très célèbre, popularisé par Jacqueline François, immortalise l’union du fleuve et de la capitale Car la Seine est une amante / et Paris dort dans son lit » [4]. Tantôt amoureuse et sensuelle, tantôt légère et insouciante, elle adopte les apparences les plus diverses au gré des circonstances. Aragon la voit blonde dans Il ne m’est Paris que d’Elsa et Jacques Prévert la décrit ainsi 8La Seine a de la chance, elle n’a pas de se la coule douce, le jour comme la nuit.[…] Et s’en va vers la mer,En passant comme un rêveAu milieu des mystères, des misères de Paris [5] 9C’est également la femme confidente d’un jour, comme dans cette romance d’Anne Sylvestre, toute empreinte de sensibilité, qui présente une Seine salvatrice 10Quand je trouvais la ville trop noireTu dorais des plages pour moiTu mettais ton manteau de soieEt pour moi qui ne voulais plus croireEt pour moi, pour pas que je me noieTu faisais d’un chagrin une histoire, une joie [6] 11Mais Jean-Roger Caussimon n’a pas le même point de vue 12J’allais te confier mes alarmesMes fatigues et mes regretsC’est bête à dire, j’étais prêtÀ te grossir de quelques larmes[…] Mais ta flotte s’en est alléeInsensible, suivant son cours [7] 13Sous le miroir que tend le fleuve à celui qui s’y regarde d’en haut et croit pouvoir lui confier sa souffrance, gisent dans l’oubli ou l’indifférence des secrets en abondance. Insondable amoncellement de petites ou de grandes tragédies naufrages, suicides, accidents…, dépotoir des richesses et des déchets de tant de vies, que Maurice Magre présente de façon lugubre 14Au fond de la Seine, il y a de l’or,Des bateaux rouillés, des bijoux, des armes…Au fond de la Seine, il y a des morts…Au fond de la Seine, il y a des larmes… [8] 15Elle figure enfin l’ultime refuge, la délivrance des âmes en peine. Assez rarement évoqué dans les chansons sur la Seine, le suicide est pourtant un des ressorts classiques de la chanson réaliste 16Un soir elle se j’ta dans l’eauMorte elle était encore jolieElle avait fait le dernier dodoDans le lit de la Seine son amie [9] 17Miroir commun des amoureux qui l’ont choisie comme témoin de leurs effusions, mais aussi sépulture commune de ceux qui lui ont demandé d’engloutir leurs derniers instants, la Seine accompagne la vie des Parisiens dans une mesure du temps indéfinie. 18Néanmoins, tout inscrite qu’elle soit dans une très longue durée, superbe jusqu’à l’indifférence, la Seine a sa vie propre. Il lui arrive d’être sujette à des colères subites, difficiles à juguler, qui rappellent à Paris la présence de la nature. Jusqu’à ce que son cours soit régulé en amont et encore, pour combien de temps ?, les crues la font souvent déborder. Celle de janvier 1910, qui a envahi une grande partie du centre de la capitale a été l’objet d’une dizaine de chansons d’actualité, certaines vendues au profit des sinistrés, écrites avec le ton grandiloquent des complaintes de naguère sur des airs connus du moment 19Ah ! quel affreux malheurÔ ! Paris, orgueilleux de la SeineElle sème l’horreurLa ruine, la détresse et la peineLe fleuve a débordéEn jetant partout l’âpre misèreQue d’enfants, que de mèresN’auront plus qu’à pleurer ! [10]Le trafic20Installée au centre d’une région où convergent plusieurs rivières, Lutèce s’est créée autour de son port. Artère de la capitale jusqu’au milieu du xixe siècle, ses berges abritant alors des installations improvisées et souvent renouvelées [11], la Seine a progressivement perdu son rôle industriel et commercial. C’est dans la partie aval du fleuve, reliant la métropole à la mer, que l’activité s’est concentrée. Intra-muros, l’attention portée depuis Rambuteau et plus encore depuis Haussmann à l’aménagement de la circulation terrestre n’a plus affecté à la Seine qu’un rôle secondaire dans le transport des marchandises. En revanche, on a vu se développer les loisirs bains, piscines et le transport des personnes le bateau-omnibus a supplanté la péniche. 21La première ligne de bateaux à hélice, reliant Paris à Saint-Cloud, fut créée sur la Seine en 1826. La coque métallique fit son apparition dans les années 1850, permettant d’augmenter la vitesse. Complétant le tramway et l’omnibus à cheval, précédant la construction du métro, le bateau-omnibus inauguré en 1867 par la Compagnie lyonnaise des Hirondelles prit le surnom de bateau-mouche ». Les trois lignes Charenton à Auteuil rive droite, Austerlitz à Auteuil rive gauche et Tuileries-Pont Royal à Suresnes étaient desservies par 107 bateaux [12]. Leur fonction principale était d’acheminer les uns et les autres de leur domicile à leur travail, tout en abritant des flirts tranquilles 22C’était deux gentils amoureuxHabitant Saint-Cloud tous les deux[…] À Paris, dans un grand quartier,Ensemble ils allaient s’embrassant à pleine bouche,Ils couraient prendre le bateau-mouche. [13] 23Ces croisières vivifiantes avaient leurs adeptes. Le bateau-mouche » complétait le train de banlieue et servait aussi en fin de semaine à conduire les Parisiens hors des limites de la capitale vers les lieux du loisir, de la villégiature, du flirt, des parties de campagnes 24Qu’il en avait chargé des peinesEn promenades aller-retourDes sourires pour les étrennesDes serments à fin de semaineQuand pour dix sous une sirèneReprenait l’air du Point du jour. [14] 25La concurrence des nouveaux moyens de transport automobile, métro, autobus et le manque de clientèle entraînèrent la suppression des bateaux-omnibus en 1917. Une ligne estivale de bateaux-bus beaucoup plus modeste relie à nouveau depuis 1989 l’Hôtel de Ville à la Tour Eiffel. Elle a inspiré à David McNeil une chanson remarquable qui reprend à son compte le trajet originel des bateaux-mouches. Citant presque tous les ponts dans l’ordre, il égrène les étapes d’une idylle depuis la rencontre au Pont National jusqu’à la déclaration d’amour au Pont Mirabeau, le parcours se poursuivant ensuite jusqu’au Pont de Neuilly 26Puis sous le pont de SèvresEn me tendant ses lèvresElle m’a dit suivez-moi sous les douchesSous le pont de NeuillyLa rose était cueillieEt s’en retournait le bateau-mouche… [15] 27Malgré l’évolution du trafic, la circulation sur la Seine n’a jamais cessé. Durant l’entre-deux-guerres, des bateaux-mouches plus modestes disputent leur territoire aux péniches et remorqueurs. Les ports de la capitale abritent une flottille d’embarcations qui a aussi ses héros les marins parisiens. Le fleuve est le théâtre d’un trafic parfois intense Sur la Seine par les gros temps / il y a des tangages inquiétants » [16], qui donnent aussi l’occasion de décrire un capitaine de bateau-mouche flambard et vantard, pour qui tous les ponts sont des écueils C’est moi le capitaine / d’Ivry jusqu’à Suresnes / je suis le maître à bord / et dois braver le sort ! » [17] 28Avec les ponts pour tout récif, le marin parisien pourrait dessiner une carte du tendre. Même lorsqu’elle décrit la réalité ou devient témoignage sur l’évolution de la vie matérielle, la chanson emprunte fréquemment le chemin des sentiments l’imaginaire amoureux s’impose au registre du ponts29Les ponts sont faits de piles bien commodes pour supporter le discours amoureux, encore faut-il savoir nommer les lieux et les sentiments. Une gaudriole des lendemains de 1870 conte un rendez-vous manqué faute de précision suffisante [18], tandis que près d’un siècle plus tard, Mouloudji se moque d’un soupirant qui, au troisième bec de gaz face au deuxième zouave » [19] du Pont de l’Alma, se retrouve avec plusieurs autres à attendre la même belle… 30Le pont Mirabeau, construit en 1895 comme un modèle d’avant-garde d’architecture métallique avec une ouverture centrale atteignant près de 100 m, est, lui, bien identifiable depuis le célèbre poème d’Apollinaire. Ce pont sur lequel le poète passait souvent avec Marie Laurencin est devenu le symbole de leur rupture, la chanson triste de cette longue liaison brisée » [20]. Écrit en 1912, et publié l’année suivante dans le recueil Alcools, ce poème adopte la forme d’une chanson, avec quatre strophes et un refrain Vienne la nuit sonne l’heure / les jours s’en vont je demeure ». Enregistré par son auteur avec un ton emphatique [21], il a été mis en musique pour la première fois en 1952 par Léo Ferré [22], qui en a fait un des chefs d’œuvres de la chanson française. Le rythme de valse lente qu’il a choisi souligne l’aspect méditatif et mélancolique du texte où le monument devient un témoin d’un bonheur révolu et l’eau le symbole de la fuite du temps, de la précarité des amours 31Passent les jours et passent les semainesNi temps passéNi les amours reviennentSous le pont Mirabeau coule la Seine. 32Les ponts inspirent aussi des idylles construites sur leurs noms, comme celle-ci, chantée par les Frères Jacques, qui se décline en balade poétique le long du fleuve 33Viaduc d’Auteuil, il lui fit de l’œilSur le Pont Marie, elle lui a souriIl ne l’accosta que sur l’pont d’l’AlmaL’avait l’air d’un œuf jusque sur l’Pont Neuf [23] 34Paul Fort choisit, à sa manière, la ronde enfantine, subtilement mise en musique par Henri Casadesus 35Sur les jolis ponts de ParisLes quais et les pontsCourant d’eau courant d’airSur les ponts de Paris joliLes ponts et les quaisCourez votre folie [24] 36En somme, comme le constate Monique Marty Les ponts de Paris font partie du décor. Si brusquement on les effaçait, la Seine semblerait nue. Et pourtant nous les empruntons sans y porter attention. » [25] Parmi les quelque trente-six ponts que comporte actuellement Paris, celui des Arts – passerelle voulue par Napoléon pour relier le Louvre à l’Institut – a été le plus chanté, sans doute à cause de sa situation centrale au cœur artistique de la ville, de son architecture de fer paradoxale parmi les ouvrages de pierre et aussi parce qu’il est réservé aux piétons 37Sur le pont des Arts,Avec mille grâces, on peut voirLe cœur de ParisQui s’ouvre au baiser de la nuit [26] 38Peu après, Georges Brassens fait le choix d’un tout autre ton en situant au même endroit l’intrigue de sa chanson Le vent » 39Si par hasard, sur l’pont des ArtsTu croises le vent, le vent friponPrudence, prends garde à ton jupon [27] 40Son voisin, le Pont-Neuf – en fait le plus ancien de la capitale, car il fut le premier construit en pierre – a retenu davantage l’attention à la fin du xixe siècle. On se souvenait alors de la vie intense qu’il avait connue depuis son inauguration en 1604, abritant une foule d’artistes, bateleurs et chanteurs satiriques. En sont encore témoins les personnages évoqués dans les chansons de café-concert tantôt le pochard qui apostrophe la statue équestre du bon roi Henri IV [28], tantôt le mendiant qui contrefait l’estropié, l’aveugle, le manchot, le cul de jatte ou le sourd-muet [29]. 41De même qu’on cherche à lire le fond du fleuve sous sa surface, on va et vient entre les deux étages du pont. Sa partie supérieure, le tablier, est le lieu du passage, de la rencontre fortuite ou du rendez-vous galant, donc un lieu de l’imaginaire poétique. Mais sous ses arches, se joue une comédie humaine » plus noire ; la voûte est l’obscur refuge d’une population bohème, miséreux, petits métiers » d’autrefois qui ne côtoie guère les passants d’en haut », ceux de la surface parisienne. À des niveaux et des horaires différents, le pont est le symbole d’une société à plusieurs vitesses 42Pas d’famille, je couche sous les pontsC’est quéqu’fois dur j’vous en répondsLa faim, ça vous épuiseJ’suis dans la mouise [30] 43Sur ce thème, rien n’égale le succès de la valse Sous les ponts de Paris » [31], dont la poésie simple a su toucher le cœur d’un large public depuis sa création par le chanteur populaire Georgel, en 1913. En trois couplets, elle dépeint le monde nocturne des berges, les personnages qui hantent ces abris de fortune. Des clochards Toutes sortes de gueux se faufilent en cachette / et sont heureux d’trouver une couchette », des amants sans le sou Comme il n’a pas d’quoi s’payer une chambrette / un couple heureux vient s’aimer en cachette », enfin des miséreux sans abri Une mère et ses petits / viennent dormir là, tout près de la Seine / dans leur sommeil ils oublieront leur peine. » 44Cette évocation du dessous sombre et populaire du pont convient évidemment à la chanson réaliste pendant son âge d’or 1910-1930, laquelle amène fréquemment la description de classes sociales opposées 45Tandis qu’Montmartre s’amuseLes sans l’sou, les pas d’chance »Viennent là chercher un abri. [32] 46Dans une couleur plus estivale, Mistinguett joue sur cet effet de contraste entre les riches qui vont sur la côte normande et les pauvres qui restent à Paris mais savent y prendre du bon temps 47Du Point du Jour à CharentonSous les pontsIl y fait frais, il y fait bonSous les pontsLe soir, c’est positif,On y fait la beloteEt comme apéritif,On a toujours d’la flotte [33] 48Après la guerre, le dessous du pont disparaîtra progressivement du décor des chansons, au profit du seul niveau supérieur, le lieu de la poésie intemporelle, le prolongement du quais49Au-dessus de la surface de l’eau, qui forme une sorte de premier gradin, les quais parisiens se décomposent en deux niveaux, que décrit Alexandre Arnoux Un gradin plus haut, le bas port spacieux, planté de peupliers, d’érables, de platanes à sa limite la plus extérieure, au pied du quai proprement dit. Voilà ce qui rend unique, à Paris, les berges de la Seine ; […] Au plus haut gradin, penchés sur leurs inférieurs, des arbres encore, et des mêmes espèces ; leurs enfourchures dépassent le sommet de ceux du premier degré. » [34] Ces deux files indiennes d’arbres superposées laissent filtrer un arrière-plan architectural ; comme une avenue bordée de façades qui sont autant de monuments, la Seine met en valeur l’harmonie des constructions qui se font face et invite le promeneur à les admirer, tel Léon-Paul Fargue Chef-d’œuvre poétique de Paris, les quais ont enchanté la plupart des poètes, touristes, photographes et flâneurs du monde. » [35] 50La Seine offre en effet à ceux qui savent prendre le temps de regarder un spectacle sans cesse renouvelé. Le titi de Paris en attend beaucoup de mouvement Je me paye à l’œil un fauteuil / […] / En m’battant les flancs / pieds ballants / j’vois passer les chalands. […] / Jamais on n’verra d’opéra / ayant plus d’mise en scène » [36]. Le lettré, lui, est en quête de tranquillité 51Près des rives de la SeineÀ l’heure où vient le soirPar les belles nuits sereinesOn peut aller s’asseoirEt les lumières qui dansentSur les flots étoilésSemblent rythmer la cadenceDu cœur de la cité. [37] 52Ce spectacle mouvant peut aussi suggérer des envies d’ailleurs. Mais le voyage, lorsqu’il se réalise, est souvent ressenti comme un exil J’ai le mal de la Seine / qui écoute mes peines / et je regrette tant / les quais doux aux amants. » [38] 53Car peu de capitales, Budapest ou Prague peut-être, offrent au flâneur une aussi belle promenade, zone de contact privilégiée entre l’élément liquide et l’élément minéral. Léon-Paul Fargue précise ce caractère unique Rien n’est plus de Paris qu’un quai de Seine, rien n’est plus à sa place, dans son décor. » [39] Contrairement à d’autres villes comme Rome et Londres, où le fleuve qui les traverse constitue une sorte de frontière et d’espace sans âme, la Seine semble irriguer Paris et assurer sa cohésion. 54La description de ce décor parisien peut se faire par le voyage au niveau de l’eau 55Traversant la capitaleLentement au fil de l’eauLa promenade idéaleQue l’on fait sur un bateauAh ! les superbes imagesDéfilant devant nos yeux. [40] 56ou bien par la flânerie en hauteur 57Sur les quais du vieux ParisL’amour se promèneEn cherchant un nidVieux bouquiniste,Belle fleuristeComme on vous aimeVivant poème ! [41] 58Le bouquiniste devant sa boîte remplie d’ouvrages et ornée d’estampes exposées au vent, figure souvent chantée [42] et quasiment pétrifiée du quai parisien, n’a pourtant guère plus d’un siècle. Apparus au xvie siècle, les marchands de livres ambulants étaient tolérés sur le Pont-Neuf, où ils se sont multipliés jusqu’au xviiie siècle. Leur métier n’a été légalisé qu’en 1859 par la Ville de Paris abandonnant la voiture à bras, ils ont investi les parapets avec des boîtes vertes dont le format et la couleur sont très réglementés [43]. D’abord cantonnés sur la rive gauche, face aux innombrables libraires des quais Saint-Augustin et Saint-Michel, ils se sont étendus vers 1900 sur la rive droite, élargissant les frontières du pays du livre d’occasion à des genres littéraires moins nobles. 59Entre les deux rives, sur l’île de la Cité, le marché aux fleurs semble être quant à lui un lieu hors du temps dédié aux rencontres amoureuses 60En passant sur le quai fleuri de ParisTous les jours c’est le printemps qui me sourit[…] Tendres bouquets, parfums discretsPour quelques francs c’est l’hiver qui disparaît [44] 61Outre le bouquiniste et la fleuriste, la Seine accueille une galerie de personnages immuables 62Bon vieux pêcheur à l’air si douxClochard qui passe et qui s’en foutSilhouette contre un garde-fouAccordéon sur les genouxQui joue la chanson de deux sous [45] 63La chanson des quais repose sur peu de personnages et s’incarne dans un espace restreint. À l’est de Paris, zone assez déshéritée longtemps livrée aux bâtiments industriels, Là où le fleuve est gris comme une veine » [46], les rives de la Seine n’ont pas inspiré beaucoup de chansons. Bercy a abrité plusieurs siècles durant les entrepôts de vin et… des clochards 64Quai de Bercy, quai de la clocheSous un tonneau de PommardSans un radis, les mains aux pochesOn respire le pinard. [47] 65On se souvient à peine d’un marchand de frites qui avait sa clientèle d’amoureux quai de la Rapée 66Avec les beaux jours qui reviennentLe long des quais, on se promèneEn grignotant, le long de la SeineUn cornet de frites. [48] 67La chanson préfère se lover au centre, partie la plus célèbre et la plus fréquentée, où les berges offrent un cadre idéal pour les idylles 68Et l’on marchait le long des quaisTa bouche me faisait envieJe tournais autour du sujetComme la Seine autour d’Saint-Louis [49] 69L’Île Saint-Louis, aux allures de ville de province posée au beau milieu de la capitale, a nourri les rêves de grands paroliers des années cinquante, comme Henri Contet 70Moi je dors près de la SeinePrès de la Seine à ParisSous le mât de misaineDu bateau fleuri de l’Île Saint-Louis [50] 71ou bien Francis Claude et Léo Ferré 72L’Île Saint-Louis en ayant marreD’être à côté de la CitéUn jour a rompu ses amarresElle avait soif de liberté. [51]Paris-Musée73Et si la chanson – bien avant l’Unesco en 1990 – avait déjà délimité ce qui, le long des berges de la Seine, relevait du patrimoine commun de l’humanité ? La portion élue s’étend de la pointe orientale de l’Île Saint-Louis au pont de Bir-Hakeim. Distinguant le Paris amont, industriel et portuaire, du Paris aval, royal et monumental, ce choix correspond également au circuit actuel des bateaux-mouches chargés de touristes. Comme l’a montré Françoise Cachin, le centre de Paris s’ossifie et se muséifie Tout se passe comme si, en quelques années, ce centre géographique du pouvoir parisien, politique, financier, commercial, était devenu le lieu d’un tout autre pouvoir, celui-là culturel et touristique. » [52] 74Les monuments que l’on peut admirer sur ce parcours, véritables monstres sacrés », ne manquent pas, mais notre but ici n’est pas de les évoquer. La chanson des cent cinquante dernières années ne s’est d’ailleurs attachée qu’à quelques uns d’entre eux. Notre corpus ne contient qu’une seule citation du Louvre ; pas de traces des Invalides, de l’Institut, etc. Sans doute ces hauts lieux de l’architecture et de la culture sont-ils peu à même de nourrir l’imagerie populaire. Le passé royal est-il aboli depuis l’incendie des Tuileries que l’on retrouve évoqués plutôt par les refrains de la Commune ? Dans les chansons, la description du Paris monumental est dissociée des représentations de la Seine et se fixe davantage sur les hauteurs » du centre la tour pointue » du quai des Orfèvres, la tour Saint-Jacques, le souvenir de la tour de Nesle… L’obélisque de la place de la Concorde, plus fréquemment cité, est parfois rapproché de la Tour Eiffel [53], qu’Apollinaire surnommait la bergère des ponts ». Mais cette dernière se détache du fleuve pour constituer un emblème de la cité à elle toute seule. De sorte que le nombre abondant de chansons qui la concernent mériterait une étude distincte, incluant les expositions universelles. De même pour Notre-Dame, qui, précédant la Tour Eiffel, symbolise la ville, presque indépendamment du fleuve. 75La masse imposante et séculaire de la cathédrale est en effet surchargée de symboles, nourris notamment par le roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris publié en 1831. Mais le lacis de ruelles de la Cité qui entourait la cathédrale a été pour ainsi dire rasé par Haussmann en 1865, n’épargnant que les extrémités orientale et occidentale de l’île, pour laisser place à une cité administrative sans âme. Un vaste parvis servant surtout aux exercices de la garde républicaine fut dégagé devant la cathédrale, dont Viollet-le-Duc venait d’achever la profonde restauration 1844-1864. Et ce n’est pas un hasard si de nombreuses chansons sur Notre-Dame, qui en général personnifient le monument sur un ton hugolien, datent des années 1870-1910 76Du vieux Paris, je suis toute l’histoire,Chantant sa joie et pleurant sa douleur,J’ai vu ses jours de misère et de gloire,Je l’ai vu naître et j’ai vu sa splendeur ! [54] 77La chanson des trois décennies suivantes semble bouder la vieille bâtisse et il faut attendre les années cinquante la cathédrale a joué un rôle central en août 1944 pour trouver en nombre des chansons sur Notre-Dame, traitée sous l’angle du symbole 78Voilà pourquoi Paris s’enroule,S’enroule comme un escargotPourquoi la terre s’est mise en bouleAutour des cloches et du parvisNotre-Dame de Paris. [55] 79Le nom de Notre-Dame fait écho dans tout le pays. Lieu majeur de l’identité nationale, elle est aussi devenue, avec l’étoile à huit branches, astre de métal jaune incrusté au revêtement du parvis, le point zéro des routes de France. 80L’obélisque, quant à lui, est utilisé comme lieu de rendez-vous dans des intrigues d’opérettes [56], et les Frères Jacques, interprétant une ode légère et surréaliste de Jean Tardieu, situent place de la Concorde le point de rencontre improbable dans un Paris désert de deux Parisiens du sexe opposé habitant l’un sur la rive droite Montmartre et l’autre sur la rive gauche Montsouris 81Du sud au nord, du nord au sudDe beau matin ils sont partisSur la place de la ConcordeIls se sont rencontrés à midi. [57] 82En définitive, la balade en chansons le long de la Seine révèle deux points de convergence majeurs de la géographie parisienne, au croisement de lignes perpendiculaires Notre-Dame et la Concorde. 83Ces deux lieux attirent le monde entier ministres ou diplomates conviés à des cérémonies, et surtout touristes massés au bas des Champs-Elysées, comme devant la façade de la cathédrale. Après la restauration des tours de Notre-Dame, la sauvegarde de sa crypte et le réaménagement de son parvis, on songe de manière récurrente à créer une zone piétonne autour de l’obélisque redoré de la Concorde. 84C’est d’ailleurs l’ensemble des berges voisines qui aspire à la même transformation. À l’opposé de ce qu’avait imposé Georges Pompidou quand, en 1964, il faisait construire la première voie express et en imaginait une autre. Après l’ère du tout automobile s’annonce celle de la reconquête des berges par le piéton et le touriste. 85En 1996, déjà, Étienne Daho amorce la tendance, invitant la Brésilienne Astrud Gilberto à chanter avec lui sur un rythme lancinant les promenades des amoureux des dimanches d’été 86Avec toi j’aime bien traîner, traîner…À Paris plage, Paris paresseuseLes soirs d’été sont chaudsParis Eldorado sur l’eau [58] 87Daho préfigure un nouveau style touristo-balnéaire et l’expression Paris plage » qu’il inaugure ici fera florès. Le rêve se muera en réalité en juillet 2002. Au cœur du Paris historique du Pont des Arts à l’Île Saint-Louis, la rive droite, celle qui est ensoleillée, devient pour un mois le lieu de rendez-vous des amateurs de sable, de douche et de jeux en plein air. Le piéton parisien retrouve ainsi pour un temps le terrain perdu – non sans polémique – et le touriste s’amuse de cette initiative originale. On peut parler d’une nouvelle forme de déambulation qui voit se croiser les badauds et les bronzeurs invétérés, voire d’un nouveau point de vue sur le Paris monumental. Après avoir dessiné d’instinct l’espace de Paris-Musée, la chanson a préfiguré la dimension festive et rassembleuse que la ville moderne veut lui ajouter. Pour donner à l’extérieur l’image d’une cité globale, la métropole a besoin en son centre d’une scène. Notes [1] Dans la préface de l’ouvrage Paris, ses poètes, ses chansons, Paris, Seghers, 1973, p. 5. [2] L’air de Paris » paroles Francis Lemarque – musique Marc Heyral 1957. [3] À Paris » p & m Francis Lemarque, lancée par Yves Montand en 1948. [4] La Seine » p Flavien Monod et Guy Lafarge – m Guy Lafarge, lauréate en 1948 du premier Grand concours de la chanson à Deauville, interprétée par Renée Lamy. [5] Chanson de la Seine » p Jacques Prévert – m Joseph Kosma, tirée du film Aubervilliers d’Élie Lotar 1946. [6] T’en souviens-tu la Seine » p & m Anne Sylvestre 1964. [7] À la Seine » p Jean-Roger Caussimon – m Léo Ferré 1951. [8] Complainte de la Seine » p Maurice Magre – m Kurt Weill, créée par Lys Gauty en 1934. [9] Fleur de Seine » p Eugène Joullot et Fernand Disle – m Émile Spencer 1901. [10] Aux victimes de l’inondation » p Valentin Pannetier sur l’air Laisse-moi pleurer » m Vercolier 1910. [11] Comme l’a montré Isabelle Backouche dans son ouvrage La Trace du fleuve la Seine et Paris 1750-1850, Paris, EHESS, 2000. [12] Voir Christian Dupavillon, Paris côté Seine, Paris, 2001, Le Seuil, pp. 154-157. [13] Tout le long de la Seine » p René Pourrière – m Edmond Brunswick 1914. [14] L’affaire du bateau-mouche » p Paul Gilson – m Henri-Jacques Dupuy ca 1957. [15] Le bateau-mouche » p & m David McNeil 1992. [16] Les marins parisiens » p André Mauprey – m Charles Jardin et Frédo Gardoni ca 1930. [17] Le capitaine du bateau-mouche » p Marc Paugeat – m Robert Morell et Fred Arlys 1936. [18] Les ponts de Paris » p Delormel et Belhiatus – m Albert Petit 1888. [19] Les amoureux du Pont de l’Alma » p Mouloudji – m Le Guen 1963. [20] Extrait d’une lettre à Madeleine Pagès 1915. [21] Document Les archives de la parole » décembre 1912, conservé au Département de l’audiovisuel de la BNF. [22] Puis à nouveau par Louis Bessières, André Grassi, Raymond Bernard… [23] Amour en 19 ponts » p & m Provins 1961. [24] Sur les jolis ponts de Paris » p Paul Fort – m Henri Casadesus 1945. [25] Monique Marty, Mini Saga des ponts de Paris, Port autonome de Paris, Paris, 1979, p. 13. [26] Le pont des arts » p Jean Lambertie – m Pierre Avray 1951. [27] Le vent » p & m Brassens 1952. [28] Le pochard du Pont-Neuf » p Villemer et Delormel – m Auguste Teste 1889. [29] Le mendiant du Pont-Neuf » p Delormel et Garnier – m Émile Spencer 1894. [30] La mouise » p Julsam et Denola – m Octave Rodde et Francis Galifer ca 1930. [31] Sous les ponts de Paris » p Jean Rodor – m Vincent Scotto 1913. [32] Sur les quais de Paris » p Jean Rodor – m Van Hoorebeke 1933. [33] Sous les ponts » p Vincent Telly, Géo Koger et Henri Varna – m Vincent Scotto 1931. [34] Alexandre Arnoux, Paris ma grand’ville, Paris, Flammarion, 1949, pp. 31-32. [35] Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, Paris, Gallimard, 1939 rééd. 1993, p. 72. [36] Les quais » p Victor Meusy – m Georges Marietti, créée par Eugénie Buffet en 1894. [37] Près des rives de la Seine » p & m Charlys, créée par Jean Cyrano en 1932. [38] Le mal de Paris » p Mouloudji – m Pierre Arimi, créée par Mouloudji en 1951. [39] Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, op. cit., p. 72. [40] Sur les quais de Paris » p Jean Rodor – m Van Hoorebeke 1933. [41] Sur les quais du vieux Paris » p Louis Poterat – m Ralph Erwin, créée par Lucienne Delyle en 1939. [42] Par exemple dans Les quais de la Seine » p Jean Dréjac – m Jean Dréjac et André Lodge 1947. [43] Voir Christian Dupavillon, Paris côté Seine, Paris, Le Seuil, 2001, pp. 84-85. [44] En passant sur le quai fleuri » p François Llenas – m Roger Lucchesi, créée par André Claveau en 1944. [45] Voilà la Seine » p Jacques Mareuil – m Jacques Mareuil et Daniel White ca 1950. [46] Quai de Bercy » p Henri Gougaud – m José Cana, créée par Henri Gougaud vers 1965. [47] Quai de Bercy » p Maurice Chevalier – m Alstone, créée par Maurice Chevalier en 1946. [48] Cornet de frites » p Francis Lemarque – m Bob Astor, créée par Yves Montand en 1950. [49] Place Saint-Michel » p Maurice Robin – m Michel Poggi 1957. [50] Moi je dors près de la Seine » p Henri Contet – m Paul Durand, créée par Jacqueline François en 1953. [51] L’Île Saint-Louis » p Francis Claude et Léo Ferré – m Léo Ferré 1952. [52] Françoise Cachin, Paris muséifié », Le Débat, n° 80, mai-août 1994 Le nouveau Paris. [53] Sur le mode satirique dans Sur l’obélisque » p René Dorin – m A. Renaud 1932, ou sur le mode grivois dans Ça ne vaut pas la tour Eiffel ! » p Richard O’Monroy – m Désiré Dihau 1900. [54] Notre-Dame de Paris » p Paul Burani et Alfred Isch-Wall – m Francis Chassaigne ca 1870. [55] Notre-Dame de Paris » p Eddy Marnay – m Marc Heyral, créée par Edith Piaf en 1952. [56] Va m’attendre autour de l’obélisque » p Léo Marchès et Georges Lignereux – m Philippe Parès et Georges Van Parys de l’opérette La petite dame du train bleu » 1927, puis Attends-moi sous l’obélisque » p François Llenas et M. Vandal – m Guy Lafarge de l’opérette Bel amour » 1944. [57] Place de la Concorde » p Jean Tardieu – m Maurice Thiriet 1954. [58] Les bords de Seine » p Étienne Daho et Astrud Gilberto – m Arnold Turboust et Bally 1996.
ÉcoutezLes chansons de Jacques Prévert par Multi-interprètes sur Deezer. Les feuilles mortes, Barbara, Les enfants qui s'aiment
Error The website encountered an unexpected error. Please try again later. JacquesPrévert (1900–1977) often sang the Seine’s praises. It’s one of his poems that Fabien Loris (1906–1979) sings during the credits of Aubervilliers (1945), a documentary short film directed by Éli Lotar (1905–1969) aiming to raise awareness amongst the population about the difficult living conditions in suburban Paris. The poet added a few lines to this “Chanson de la
Informations Niveau scolaire Elémentaire Effectif Voix égales Unisson Direction de chœur Débutant Niveau de chant Débutant Style Avec accompagnement Genre Chanson Époque Musique d'aujourd'hui Langue Français Thème Nature Jourdain MorganTrès jolie chanson écrite par Morgan Jourdain pour VOX. La mélodie est simple et le rythme allant. L'accompagnement piano est riche et fluide. Un travail sur les nuances du choeur à l'unisson permettra différentes interprétations. Ce programme vous est proposé par la Maîtrise de Radio France. Plus de chansons autour de l'eau
En1945, il rencontre René Bertelé, qui a fondé les éditions du Point du jour. Celui-ci publie le premier livre de Jacques Prévert, "Paroles", en 1946.Auteur de pièces de théâtre, de chansons, de scénarios de films -mis en scène par les plus grands réalisateurs de son temps-, Jacques Prévert est avant tout un poète.
chansons sur le thème d’une Ville en particulier1964, Jacques Brel, AmsterdamBallade au pays Jean-Louis BlaireBahia SansonBarcelone JulietteCheck point Charlie gesang Jean Guidoni2005, Bénabar, BruxellesBruxelles Jacques BrelBruxelles, ma belle Dick AnnegarnCasablanca Nicolas PeyracAlain Souchon, CasablancaChicago Dynastie crisisSo far away from Courbevoie BécaudGenève William ShellerJérusalem PiafLille DegadezooParis-Lille Les mauvaises languesLisbonne LiliclubRencontre à Las Vegas ChristopheSo far away from PeyracMontée Bonafous Kent un vieux quartier de LyonMadrid Madrid Nilda FernandezMarrakech SaphoMarseille La BaronneMarseille Jean GuidoniMarseille Patrice FioriMexico MarianoJe reviendrai à Montréal Charlebois1984, Téléphone, New York avec toiJ’ai rêvé New York Yves SimonManhattan Yves SimonManhattan-Kaboul RenaudNew York USA GainsbourgParis-New York, New York-Paris HigelinComme à Ostende FerréVoir iciRoma Les EllesSaint-Paul-de Vence ReggianiSan Francisco Le ForestierSaumur TrustSupplique pour être enterré sur la plage de Sète BrassensSyracuse SalvadorToulon GuidoniToulouse NougaroToulouse est sarrazine Fabulous trobadors ragga plein de vie sur un quartier d’immigrésVancouver SansonQue c’est triste Venise AznavourVenise DuteilVenise Daniel SeffVienne BarbaraKingston de bernard lavilliers, 1980 A Amsterdam Guy Béart New York Claude NOUGARO, NougayorkKaboul Renaud, Manhattan-kaboul2005, LOUISE ATTAQUE, Manhattan 1999, Zebda, Toulouse 2002, Les Ogres De Barback & Les Hurlements D’Léo, La gare de Caen Narbonne, mon amie Charles Trenet 1961 Naples au baiser de feu Tino Rossi 1958 Barcelone Capdevielle, Yves Simon, Boris Vian Bilbao Catherine sauvage Berlin Berlin, des années 20 Marie-Paule Belle Vienne Philippe Val Vieux Vienne Claude Nougaro Sur Charleroi, vous avez "Pays de Charleroi" de Jacques Bertrand New York 1987, Serge Gainsbourg, You’re Under Arrest Barcelone Franck Monnet 2006 London Franck Monnet 2006 2006, Kamini, Marly-Gomont Dijon, Yves Jamait, 2006 La cité de Carcassonne Charles Trenet 1951Bruxelles de Calogero Nicoge Bruxelleschansons sur le thème de ParisDes ChansonsA la Bastille BruantA Batignolles BruantA la Bastoche BruantA La Chapelle BruantA Grenelle BruantA la Glacière BruantA la Madeleine BruantA la Seine Jean-Roger CaussimonA La Villette BruantA midi sur les Champs-Élysées Aimé BarelliA Montmartre BruantA Montparnasse, à Monparno Georges GuétaryA Paris Francis LemarqueA Saint Lazare Les amants de Paris Edith PiafAir de Paris Francis LemarqueAmoureux de Paname RenaudAubervilliers, de Jacques Prévert, par Catherine SauvageAu pied des tours de Notre-Dame Cora VaucaireBelleville Ménilmontant BruantBercy Madeleine Pierre PerretLe Blues de la Porte d’Orléans RenaudLa Bohême Charles AznavourBonjour Paris Francis LemarqueBonjour Paris Beresford HaywardBotzaris Mano SoloLes brumes de la Seine Yves SimonLes Champs-Elysées Joe DassinChanson de la Seine, de Prévert, par Catherine SauvageLa chanson du boulevard Voltaire Francis LemarqueLe Chat noir Aristide BruantLe Chevalier de Paris Edith PiafChez les apaches BruantLa complainte de la butte Cora Vaucaire, MouloudjiLa complainte de l’heure de pointe Joe DassinDans le bar tabac de la rue des Martyres Garçons bouchersDans ma péniche AlibertDe la kapitale Tout simplement noirLes demoiselles de Montparnasse Line MarlyElle fréquentait la rue Pigalle Edith PiafEntre la rue Didot et la de Vanves Georges Brassens, Le ForestierEntre Saint-Ouen et Clignancourt Edith PiafFaubourg Saint-Honoré Suzy SolidorFleur de Paris Jacques HélianLe gars de Rochechouart Boris VianLes grands boulevards Yves MontandLes halles de Paris Les Frères JacquesLes Héros de Barbès Yves SimonIl est cinq heures Paris s’éveille Jacques DutroncL’Ile Saint-Louis Renée LebasJ’ai deux amours Joséphine BakerJ’aime Paris au mois de mai Charles AznavourLà-haut sur la butte Kiki de MontparnasseMarche de Ménilmontant Maurice ChevalierMénilmontant Charles TrenetLe Métro de Paris Édith PiafMon Sébasto Jean-Roger CaussimonNini peau d’chien BruantNotre-Dame de Paris Edith PiafNous irons aux Tuileries Lucienne DelyleL’Obélisque Guy BéartOn assassine Belleville PigalleOù sont-ils donc ? FréhelPaname Léo FerréParis Agnès ColletParis Camille 2002Paris Marc LavoineParis 75 Yves SimonParis Edith PiafParis a le cœur tendre Georges MoustakiParis avance Mano SoloParis at night, de Prévert, par Serge Reggiani, Catherine SauvageParis au mois d’Août Agnès Bihl 2005Paris canaille Léo Ferré, Juliette GrécoParis c’est une idée Léo FerréParis en colère Mireille Mathieu BO Paris brûle-t-il ?Paris est au Roi Marion JansonParis, je ne t’aime plus Léo FerréParis je t’aime d’amour Zizi JeanmaireParis la nuit ronde de nuit Manu ChaoPais-Lille Les Mauvaises languesParis mai Claude NougaroParis-New-York New-York-Paris Jacques HigelinParis spleen Léo FerréParis tu pues Richard GotainerLa Parisienne Marie-Paule BelleLes Parisiens Léo FerréPigallePigalle la blanche Bernard LavilliersPlace de la Concorde Frères JacquesPlace de l’Opéra AlibertPlace du tertre Georges GuétaryLe Poinçonneur des Lilas GainsbourgLe pont Mirabeau Léo Ferré, d’après ApollinaireLes prénoms de Paris Jacques BrelRevoir Paris Charles TrénetQuartier des Halles Frères JacquesLes quais de la Seine Lucienne DelyleLa Rafle Paris la nuit BruantRôdeuse de berge Germaine MonteroRue de Belleville Yves MontandRue de Lappe Francis LemarqueRue de la Gaieté Annie FloreRue de Seine, de Prévert Serge ReggianiRue des Blancs-Manteaux Frères Jacques ; Juliette GrécoRue Lepic Yves Montand, PatachouLa rue Montorgueil Roland PetitRue Saint-Denis Claude NougaroRue Saint-Vincent Cora Vaucaire, RenaudLa rue Watt Boris VianSodome GlenmorSous le ciel de Paris Ediath PiafSous les jolis ponts de Paris Serge HureauSous les ponts de Paris GeorgelSur le boulevard des Italiens MistinguettTiti de Paris FerréTout le long du Sébasto Berthe SylvaVariation sur le réaménagement de Paris Boris VianLe vieux Pont Neuf Léo NoëlLes vieux messieurs du Luxembourg Frères JacquesLa ville de joie Serge ReggianiLa Villette ArlettyDes CDParis la grande Philippe Meyer Chant du monde, 2001Paris Jazz Piano Michel Legrand Gitanes/Universal,1959Paris avec Malcolm Mac Laren, Catherine Deneuve,Françoise Hardy & Amina Vogue, 1994Un livreParis chansons les 100 plus belles chansons sur Paris par Régine Deforges et Patrick Bard Spengler, 1993 J’aime plus Paris Thomas Dutronc 2007 autre liste Tryo, Paris 2003, Pep’s, Paname 2002, Les Ogres De Barback & Les Hurlements D’Léo, Rue de Paname déjà sortit en 1997 par les Ogres de Barback La Tour Eiffel Eric Toulis 2006 Un CD pour les enfants très réussi de 11 chansons avec leurs intrumentaux "Paris est un escargot" par Béatrice Fontaine et Daniel Denécheau L’Autre distribution, 2006 Paris je t’aime d’amour Maurice Chevalier album 4 CD "les chemins de Saint Germain le printemps de la chanson 1932-1950" paru chez EPM."chansons de paris" paru chez Soldorechansons sur le thème de la BanlieueA la queue des Yvelines Jacques DutroncBanlieue Karim KacelBidonville NougaroCarton pâte Michel BulherDans mon HLM RenaudGérard Lambert RenaudLe Petit jardin Jacques DutroncY a cinquante gosses dans l’escalier Perret PierreLa mère des enfants perdus 2006 Keny Arkana Moi, je vis en banlieue Charles Aznavour 2007 Banlieue Les Cowboys fringuants 1998Banlieue rouge de Renaud c’est 1981. sur la vie ds les bidonvilles Victoria 2006 Keny Arkana ça se passe en Argentine.
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Parole,Jacques Prévert Alexis DESSAINTJEAN 1STI1 Josef BULTHEEL Jacques Prévert -Biographie Poète et scénariste du 20eme siècle , il est issu d’un milieu bourgeois de Neuilly-sur-Seine, Jacques Prévert se moque des convenances, du clergé et de la religion. Il participe au mouvement surréaliste avant de s’en éloigner, puis s’intéresse au théâtre. Jacques Prévert
Paroles de la chanson Les Feuilles Mortes par Yves Montand Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes Des jours heureux où nous étions amis. En ce temps-là la vie était plus belle, Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Tu vois, je n'ai pas oublié... Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Et le vent du nord les emporte Dans la nuit froide de l'oubli. Tu vois, je n'ai pas oublié La chanson que tu me chantais. C'est une chanson qui nous ressemble. Toi, tu m'aimais et je t'aimais Et nous vivions tous les deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants désunis. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Mais mon amour silencieux et fidèle Sourit toujours et remercie la vie. Je t'aimais tant, tu étais si jolie. Comment veux-tu que je t'oublie ? En ce temps-là, la vie était plus belle Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Tu étais ma plus douce amie Mais je n'ai que faire des regrets Et la chanson que tu chantais, Toujours, toujours je l'entendrai ! C'est une chanson qui nous ressemble. Toi, tu m'aimais et je t'aimais Et nous vivions tous les deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants désunis. En1945, il s’installe 7 villa Robert-Lindet à Paris avant de retourner vivre dans l’hôtel de la rue des Beaux-Arts. Avec la parution de Paroles et la composition de textes pour Yves Montand et d’autres, Prévert, se retirant un peu du cinéma, devient la vedette de Saint-Germain-des-Prés et du tout Paris. Jacques Prévert. 01 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Berg Wal 02 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 03 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Berg Wal 04 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 05 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 06 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 07 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Berg Wal 08 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 09 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Mouque Geo 10 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs M. Thiriet 11 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs M. Thiriet 12 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs M. Thiriet 13 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 14 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 15 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 16 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Crolla Henri 17 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 18 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 19 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 20 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 21 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 22 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 23 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 24 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 25 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 26 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Berg Wal 27 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 28 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Yves Montand 01 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 02 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 03 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 04 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 05 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 06 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 07 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 08 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 09 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 10 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 11 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 12 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 13 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 14 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 15 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 16 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Berg Wal 17 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 18 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 19 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 20 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 21 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 22 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Christiane Verger 23 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Christiane Verger 24 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Christiane Verger 25 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Christiane Verger 26 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Christiane Verger 27 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Christiane Verger 01 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 02 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 03 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 04 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 05 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 06 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 07 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 08 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 09 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Al Lirvat 10 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 11 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 12 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 13 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 14 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Christiane Verger 15 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Christiane Verger 16 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Arimi Pierre 17 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Lecomte Gilberte 18 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Jacques Prevert 19 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Arvay Pierre 20 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Crolla Henri 21 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Warfield J 22 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Crolla Henri 23 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Crolla Henri 24 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Crolla Henri 25 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Crolla Henri 26 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 27 Auteur Jacques Prevert / Compositeurs Kosma Joseph 28 Auteur Serge Gainsbourg / Compositeurs Serge Gainsbourg JacquesPrévert (1900-1977) a souvent chanté la Seine. « Chanson de la Seine » apparaît au générique d’Aubervilliers (1945), un court métrage documentaire réalisé par Éli Lotar (1905-1969) pour sensibiliser la population aux difficiles conditions de vie en banlieue parisienne. Le poète ajoutera quelques vers à cette « Chanson de la Seine » dans son recueil Spectacle (1949).
France Culture Jacques Prévert ou l'amour de la vie Quatre émissions pour défricher un Prévert au multiples facettes. La vie et l'œuvre de l'auteur de Paroles témoignent d'une créativité intense, d'une curiosité toujours en éveil. Dialoguiste de talent, Prévert fut aussi un poète populaire et le parolier de quelques chansons inoubliables. En savoir plus Jacques Prévert 1900-1977 en promenade dans les années 1950. Sa modestie touchait à la pudeur et nous donne l'image d'un artiste un peu effacé, un peu secret. Mais Jacques Prévert c'était surtout l'ami incomparable, le grand amoureux, le poète frondeur et buisonnier, le cancre rêveur, l'éternel écolier du fond de la classe devenu écrivain. lundi 4 janvier 2021 Jacques Prévert chez lui. 2 mai 1967. C'est peu de dire que l'oeuvre de Jacques Prévert fut éclipsée par son succès, trahie par sa popularité. Notre invitée du jour nous entraîne à la découverte d'une oeuvre plus subtile qu'il n'y paraît, au contact de textes qui ont impressionné des poètes comme Michaux ou Breton. mardi 5 janvier 2021 Jacques Prévert fumant une cigarette à Paris dans les années 1960, France. Prévert engagé, Prévert subversif, Prévert pamphlétaire, Prévert virulent et vitupérant, Prévert prenant la plume pour dénoncer l'injustice, la misère, la guerre... C'est ce Prévert politique que l'on découvre dans une émission qui évoque également les amitiés, le Japon, la musique. mercredi 6 janvier 2021 Affiche du film Les Enfants du Paradis 1945, réalisé par Marcel Carné d'après un scénario et des dialogues de Jacques Prévert. "Le Jour se lève" ou "Les Enfants du paradis" en témoignent, Jacques Prévert fut un scénariste et un dialoguiste de génie, un créateur de mythes modernes passé maître dans l'art de la réplique juste et touchante, celle qui mariait le drame au rire et le rire à la poésie. jeudi 7 janvier 2021 À propos de la série Quatre émissions pour défricher un Prévert au multiples facettes. La vie et l'œuvre de l'auteur de Paroles témoignent d'une créativité intense, d'une curiosité toujours en éveil. Dialoguiste de talent, Prévert fut aussi un poète populaire et le parolier de quelques chansons inoubliables. Quatre émissions pour défricher un Prévert au multiples facettes. La vie et l'oeuvre de l'auteur de Paroles témoignent d'une créativité intense, d'une curiosité toujours en éveil. Dialoguiste de talent, Prévert fut aussi un poète populaire et le parolier de quelques chansons inoubliables. Provenant de l'émission La Compagnie des oeuvres, du lundi au jeudi de 15h à 16h sur France CultureL'émission s’ouvre à toutes les disciplines et s’intéresse désormais à tous les grands créateurs et toutes les grandes créatrices du patrimoine culturel mondial de l'humanité littérature, mais aussi arts plastiques, musique, cinéma et arts de la scène. Accueil France Culture Podcasts Jacques Prévert ou l'amour de la vie
Exercice"Jacques Prévert - Chanson de la Seine", créé par colchique (exercice gratuit pour apprendre des notions de culture générale) : Résultats des 774 personnes qui ont passé ce test : Moyenne : 57.5% (11.5 / 20) Partager. Dernier membre à avoir fait un sans faute : gwen50 / FRANCE, le lundi 18 juillet à 22:42: "que l'eau coule sous les ponts ." 41.1% ont eu moins de la
Oeuvres poétiquesBiographie de Jacques PrévertJacques Prévert est un poète et scénariste français, né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, et mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite Manche. Auteur d'un premier succès, le recueil de poèmes, Paroles, il devint un poète populaire grâce à son langage familier et à ses jeux sur les mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises. Il a également écrit des scénarios pour le cinéma où il est un des artisans du réalisme poétique. Surréaliste inclassable, certains observateurs n'hésitent pourtant pas à l'apparenter au courant libertaire. En 2012, Jean-Louis Trintignant l'intégrera dans son spectacle Trois poètes libertaires, aux côtés de Boris Vian et de Robert Desnos. Aux côtés de sa femme, de sa fille et de son ami Alexandre Trauner, il est enterré au cimetière d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au tous les textes mentionnant Jacques PrévertPoèmes Choisis de Jacques Prévert
\n chanson de la seine jacques prévert paroles
Nen finissent pas de mourir Peut-on jamais savoir par où commence Et quand finit l’indifférence Passe l’automne vienne L’hiver Et que la chanson de Prévert Cette chanson Les Feuilles Mortes S’efface de mon souvenir Et ce jour là Mes amours mortes En auront fini de mourir
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LaSeine a de la chance mim Elle n’a pas de souci Si7 mim Elle se la coule douce lam Le jour comme la nuit Si7 Et elle sort de sa source mim Tout doucement, sans bruit, Si7 Do Et sans se faire de mousse, RéM Sol Sans sortir de son lit RéM Sol Elle s’en va vers la mer lam Do En passant par Paris. Si7 Do lam mim La Seine a de la chance
Auteurs français ► XXe siècle ► vous êtes iciAuteurs françaisJacques Prévert1900 – 1977Sommaire Du surréalisme au cinéma Une poésie de la vraie vie Bibliographie Citations choisies Les feuilles mortes… Yves Montand Juliette Greco Dalida Jacques Prévert, né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, et mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite Manche, est poète, parolier et scénariste français dont l’œuvre, par son oralité et ses thèmes pleins de révolte et de tendresse, a su toucher un très large surréalisme au cinémaNé à Neuilly-sur-Seine, dans un milieu modeste, Jacques Prévert passe sa jeunesse à Paris, où il exerce différents petits métiers, fréquente un peu la canaille, avant de se lier, en compagnie de son frère Pierre, avec des artistes tels que Marcel Duhamel et le peintre Yves Tanguy dans le groupe surréaliste de la rue du Château, qui adhère au surréalisme de Breton de 1925 à 1931, il fait paraître Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France, texte qui, jouant sur le sens littéral des mots, les néologismes et les décalages, offre une vision humoristique et dérisoire d’un dîner officiel à l’ 1936, Prévert écrit de courtes pièces engagées et subversives pour le groupe Octobre, troupe militante qui se consacre à un théâtre social. Il se passionne aussi pour l’écriture cinématographique, qu’il aborde avec le film L’affaire est dans le sac 1932, de Pierre Prévert, et le Crime de Monsieur Lange 1935, de Jean et dialoguiste, parfois en collaboration les Visiteurs du soir, 1942, essentiellement pour Marcel Carné, il intègre sa vision du monde et son sens vivant de la parole au réalisme poétique du réalisateur Drôle de drame 1937, Quai des brumes 1938, les Enfants du paradis 1945.→ Article connexe Le Surréalisme. – Exercice Le poésie de la vraie vieLes textes poétiques de Prévert, composés en vers libres, restent longtemps non publiés. Le recueil Paroles 1946 fait découvrir au grand public ces compositions au langage et au merveilleux empruntés à la vie de tous les jours, où le rêve se mêle à l’humour. C’est le succès. Nombre d’entre eux, sur la musique de Joseph Kosma, deviendront des chansons très populaires interprétées par Juliette Gréco, Yves Montand ou encore les Frères Jacques. Les Feuilles mortes », chanson du film les Portes de la nuit, est peut-être la plus célèbre d’entre pris ses distances avec les débats théoriques et directement politiques, Prévert n’en reste pas moins le défenseur des pauvres et des opprimés, avec une générosité sans faille. Son hostilité à toutes les forces d’oppression sociale se traduit dans ses attaques pleines d’humour autant que de vigueur contre les hommes de pouvoir et les institutions en général. Son sens de l’image insolite et sa gouaille populaire lui inspirent une poésie sortie de sa tour d’ivoire, destinée à tous les publics et ancrée dans les sentiments de la vie quotidienne. Elle invite le lecteur à se fier au pouvoir de la parole » pour accéder au bonheur, individuel et collectif. Histoires 1946, Spectacle 1951, la Pluie et le Beau Temps 1955 sont autant de recueils où l’amour, la liberté, l’imagination sont des thèmes récurrents. Il pratique aussi des collages Fatras, 1966 ; Choses et autres, 1972 ; Hebdromadaires, 1972, où le mot-valise joue un rôle essentiel. Il continue, à la fin de sa vie, à se consacrer à son activité de parolier Cinquante chansons Prévert-Kosma, posthume, 1977. Il a également laissé des textes pour les enfants Contes pour enfants pas sages, posthume, 1977 ; Chanson pour chanter à tue-tête et à cloche-pied, posthume, 1985.Bibliographie Paroles 1946 Le Cheval de Trois 1946 Histoires 1946 Contes pour enfants pas sages 1947 Le Petit Lion 1947 Des bêtes 1950 Spectacle 1951 Vignettes pour les vignerons 1951 Grand Bal du printemps 1951 Lettre des îles Baladar 1952 Charmes de Londres 1952 Bim, le petit âne 1952 Guignol 1952 Tour de chant 1953 L’Opéra de lune 1953 La Pluie et le beau temps 1955 Lumières d’homme 1955 Histoires 1963 Fatras 1966 Eaux-fortes 1973Citations choisies Tout est perdu sauf le bonheur. Spectacle, Intermède Et ne m’en veux pas si je te tutoie Je dis tu à tous ceux que j’aime. Barbara Dans chaque église, il y a toujours quelque chose qui cloche. […] Les lettres d’amour où il est question d’argent Les lettres anonymes où il est question d’amour. La lessive » ; Paroles Laissez les étoiles de mer sortir Si ça leur plaît la nuit. Les animaux ont des ennuis Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie. Spectacle Les religions ne sont que les trusts des superstitions. Spectacle Il y a des gens qui dansent sans entrer en transe et il y en a d’autre qui entrent en transe sans danser. Ce phénomène s’appelle la Transcendance et dans nos régions il est fort apprécié. Spectacle→ Autres citations de Jacques feuilles mortes…Yves MontandJuliette GrecoDalida⚠ Remarque ⚠ ⚠ Les vidéos intégrées ci-dessus sont utilisées uniquement pour un but culturel et éducatif. Elles restent la propriété de leurs auteurs et n’engagent que leur propre responsabilité. En aucun cas l’éditeur d’ ne pourra être tenu responsable de ces vidéos dont il ne serait pas l’auteur. ⚠Articles connexes Auteurs du XXe siècle. Histoire de la France Le XXe siècle. Courants littéraires du XXe siècle Le Surréalisme, l’Existentialisme, le Nouveau roman. Exercice Le surréalisme. Lumière sur… Littérature et engagement au XXe siècle. L’Académie française. Suggestion de livresRecherche sur le site
Unesans avoir l’air de rien. Chanson de la Seine La Seine a de la chance Elle se la coule douce Le jour comme la nuit Et elle sort de sa source Tout doucement, sans bruit Sans sortir de son lit Elle s'en va vers la mer En passant par Paris. La Seine a de la chance Elle n'a pas de souci Et quand elle se promène Tout au long de ses quais
Par Cathy LafonPublié le 04/02/2020 à 19h28Mis à jour le 14/09/2021 à 16h22 VIDEOS - Le poète, scénariste et parolier mort le 11 avril 1977, est né le 4 février 1900. C’était la belle époque... Cigarette vissée au bec, regard rieur, silhouette à la Hitchcock... Jacques Prévert est le plus populaire des poètes français. En France, 440 écoles portent aujourd’hui son nom. Avec leur langage familier et leurs jeux de mot, ses poèmes, indémodables, font partie des références de la littérature française. Jacques Prévert a aussi écrit de nombreux sketchs, chansons, scénarios et de dialogues pour le cinéma , qu’il fait basculer dans le réalisme poétique . >Sur notre site Dans les pas de Jacques Prévert1. Une enfance à Neuilly-sur-SeineEnfant, Prévert adorait la lecture, mais pas trop l’école, où il s’ennuyait ferme et faisait parfois l’école buissonnière. Le 1er avril 1960, nous apprend France Inter , sur la Radio Télévision Française, le poète évoquait son enfance à Neuilly-sur-Seine, au début des années 1900, ses relations avec son père, dépressif, les visites dominicales chez ses grands-parents dans le 5e arrondissement... Une photographie de la petite bourgeoisie de la belle époque. 2. Une ville de cœur ParisVéritable "gamin de Paris", Jacques Prévert avait un amour inconditionnel pour la ville de son Une deuxième ville de cœur Saint-Paul de Vence A la fin de la Seconde Guerre mondiale, loin de l'agitation de la capitale, Jacques Prévert fait de Saint-Paul de Vence, en Provence, le Saint-Germain-des-Prés de la Côte d’Azur. Il y multiplie les rencontres avec le peintre Pablo Picasso, son ami, et Paul Roux, le propriétaire de la Colombe d'Or, avec lesquels ils forment un trio d'amis très complices. Sa présence contribue à attirer au village d'autres personnalités du cinéma, comme les réalisateurs Henri-Georges Clouzot et André Cayatte . > Jouez avec l’Oeil des archives devinez la légende de nos photos vintage ! 4. Un mot "inventaire"C’est le poème liste caractéristique de la mouvance surréaliste de Jacques Prévert, "Inventaire" , composé d'une suite d'éléments sans lien apparent et tiré de son célèbre recueil "Paroles" 1946, qui est à l'origine de la fameuse expression Inventaire à la Prévert » qui désigne désormais une liste ou énumération hétéroclite, apparemment sans queue ni "Paroles" anagramme de la prose », Prévert veut s’affranchir de toutes les règles traditionnelles pour créer une poésie proche de la langue orale et marquée par le goût de l’anaphore et de l’ Deux amours de jeunesse la lecture et le théâtreTout jeune, Prévert se passionne pour la lecture et le spectacle. Dès l'âge de 20 ans, il se lie d'amitié avec des artistes, comme Yves Tanguy et Alexandre Duforestel , des amoureux de littérature, comme Marcel Duhamel et Raymond Queneau qui deviendront célèbres. A 25 ans, il rejoint avec eux le mouvement surréaliste qui a décidé de remettre en question toutes les habitudes littéraires et artistiques de l' 30 ans, il finira, avec d'autres adeptes, par contester l'esprit trop autoritaire de leur chef de file, André Breton , et se détachera du groupe. La jeunesse de Jacques Prévert, c’est aussi son amour et son investissement pour l’écriture théâtrale avec le groupe Octobre , une troupe de théâtre d'agit-prop, des années Un film "Quai des brumes"Saviez-vous que le fameux dialogue ''T'as de beaux yeux tu sais '' dans le film ''Quai des brumes'' 1935 de Marcel Carné , avait été écrit par Jacques Prévert ? Son imagination a rapidement attiré l'attention des créateurs de films, d'autant que son frère Pierre Prévert est lui-même un jeune réalisateur de poète participe ainsi à une quarantaine de films dont certains sont devenus cultes outre "Quai des brumes", "Drôle de drame" 1937, "Le jour se lève" 1939, "Les Visiteurs du soir" 1941, "Les Enfants du paradis" 1944 ou encore "Les Portes de la nuit" 1946, tous réalisés par Marcel Carné. Dans les années 1930, Prévert travaille aussi avec Jean Renoir. 7. Une chanson "Les feuilles mortes"La poésie des textes de Prévert incite des musiciens, notamment son ami Joseph Kosma , à les mettre en musique. Les plus grands chanteurs, comme Juliette Gréco, les Frères Jacques , ou Yves Montand , interprètent ses chansons. Deux de ses titres, "Les feuilles mortes" et "Rappelle-toi, Barbara" font partie des textes immortels de la chanson enfants aussi adorent chanter l'histoire du bonhomme de neige qui, pour se réchauffer, s'assoit sur le poêle rouge, ou encore, celle des escargots qui arrivent trop tard à l'enterrement d'une feuille morte. ..8. Une dernière demeure Omonville-la-PetiteEn 1971, Jacques Prévert se retire dans sa maison d'Omonville-la-Petite , dans la Manche, une demeure de granit entourée de verdure où il y meurt le 11 avril 1977, à l'âge de 77 ans. Au bout de La Hague, à la pointe du Cotentin, l’esprit du poète continue de flotter dans sa dernière demeure que l'on peut visiter. ÉcoutezChanson De La Seine de Jacques Prévert, 9 Shazams. Connectez Apple Music à Shazam pour écouter les titres en entier. Aller au contenu Un poème de Jacques Prévert 1900-1977 Âne dormant C’est un âne qui dort Enfants, regardez-le dormir Ne le réveillez pas Ne lui faites pas de blagues Quand il ne dort pas, il est très souvent malheureux. Il ne mange pas tous les jours. On oublie de lui donner à boire. Et puis on tape dessus. Regardez-le Il est plus beau que les statues qu’on vous dit d’admirer et qui vous ennuient. Il est vivant, il respire, confortablement installé dans son rêve. Les grandes personnes disent que la poule rêve de grain et l’âne d’avoine. Les grandes personnes disent ça pour dire quelque chose, elles feraient mieux de s’occuper de leurs rêves à elles, de leurs petits cauchemars personnels. Sur l’herbe à côté de sa tête, il y a deux plumes. S’il les a vues avant de s’endormir, il rêve peut-être qu’il est oiseau et qu’il vole. Ou peut-être il rêve d’autre chose. Par exemple qu’il est à l’école des garçons, caché dans l’armoire aux cartons à dessin. Il y a un petit garçon qui ne sait pas faire son problème. Alors le maître lui dit Vous êtes un âne, Nicolas ! C’est désastreux pour Nicolas. Il va pleurer. Mais l’âne sort de sa cachette Le maître ne le voit pas. Et l’âne fait le problème du petit garçon. Le petit garçon va porter le problème au maître, et le maître dit C’est très bien, Nicolas ! Alors l’âne et Nicolas rient tout doucement aux éclats, mais le maître ne les entend pas. Et si l’âne ne rêve pas ça, c’est qu’il rêve autre chose. Tout ce qu’on peut savoir, c’est qu’il rêve. Tout le monde rêve. © Fatras, succession Jacques Prévert Court-métrage Âne dormant [vimeo] Animation réalisée par Caroline Lefèvre Tant Mieux Prod, Bayard Jeunesse Animation, Collection En sortant de l’école » voir les croquis du film Âne dormant les 13 films de la collection En sortant de l’école » 10avril 2017 L’exposition «Jacques Prévert, images» qui se tient à la fondation Jan Michalski présente une belle panoplie de collages, d’éphémérides et de planches de scénarios illustrées d’un écrivain qui s’avère [Ce qui suit est un work-in-progress. Il s’agit du dossier Prévert que j’ai préparé à l’intention des étudiantes et étudiants d’un Cégep qui participeront au Concours Prévert qu’organise leur institution à l’hiver 2013. Il reste certainement des imperfections, coquilles, maladresses ou omissions dans ce texte vous pouvez me les signaler soit ici, soit à [email protected]] Présentation 1. Qui est Jacques Prévert? 2. Quelques remarques sur la poésie de Prévert Bibliographie Présentation Dans les pages qui suivent, je souhaite vous donner, très brièvement, sur la vie et l’œuvre de Jacques Prévert, et en particulier sur sa poésie et ses chansons, quelques informations qui pourront vous être utiles pour préparer votre participation au Concours Prévert» qu’organise votre Cégep. Prévert, vous le verrez, laisse une œuvre abondante et dans laquelle plusieurs genres sont abordés — la poésie et la chanson, comme je l’ai dit, mais aussi le cinéma, le théâtre, le ballet, les arts visuels et même la critique des médias. Dans chacune de ces activités, Prévert, et c’est assez singulier pour être remarqué d’emblée, a connu d’immenses succès, tant populaires qu’auprès des intellectuels et des spécialistes des domaines où il a œuvré. C’est ainsi qu’il est sans doute le plus populaire et le plus lu des poètes francophones du XXe siècle mais qu’il est aussi entré dans la prestigieuse Pléiade; que certaines de ses chansons ont fait le tour du monde mais aussi que leur originalité force aujourd’hui encore l’admiration des connaisseurs; que si certains de ses films ont connu de grands succès populaires, ils sont aussi, désormais, considérés comme des classiques du septième art et que l’un d’entre eux, Les enfants du Paradis, est souvent donné comme le meilleur film français de tous les temps; et que ses collages s’arrachent désormais à prix d’or, du moins quand on a la chance d’en trouver un sur le marché. C’était pourtant un homme modeste, qui n’avait pas été longtemps à l’école il avait tout juste fini ses études primaires… et une sorte d’anarchiste lyrique qui détestait les poses et les importants, les intellectuels qui se prennent trop au sérieux, l’armée, la religion et en un mot tous les pouvoirs. De ses succès, c’est certainement celui qu’il rencontrait auprès du peuple et des gens simples, des travailleurs, qui lui importait le plus. J’écris pour des lecteurs, dira-t-il. Quand j’ai travaillé ou quand je travaille encore parfois au cinéma, c’est pour des spectateurs. D’aucuns écrivent pour des littérateurs, des gens de leur spécialité…» Mais commençons par le commencement en rappelant qui est Jacques Prévert. 1. Qui est Jacques Prévert? Une rapide esquisse Jacques Prévert est né à Paris, à Neuilly-sur-Seine, le 4 février 1900. Son père semble avoir été une sorte de dilettante qui avait des ambitions littéraires inassouvies et la famille ne vit pas richement. Très jeune, le petit Jacques démontre une grande facilité avec la langue qui ne le quittera jamais. Il est le seul à parler comme tout le monde», diront plus tard de lui ses amis après l’avoir l’écouté improviser ce qui, retravaillé, pourrait devenir un poème, une chanson, un dialogue de film. Après ses études primaires, il commence à travailler, fait divers métiers et les 400 coups, n’échappant probablement à l’étiquette de jeune délinquant » que parce qu’elle n’était pas encore en usage. Puis, en 1917, c’est le service militaire alors obligatoire, une torture pour lui qui, déjà, a l’armée en horreur. Pour se faire réformer en se faisant passer pour fou, il s’est présenté à l’examen médical en disant J’ai des boutons!». Et, de fait, il s’était cousu de vrais boutons sur le corps… Sans succès. À l’armée, à Istanbul, il fait la rencontre de Marcel Duhamel, le futur créateur de la série de romans policiers La Série Noire c’est Prévert qui lui trouve ce titre et d’Yves Tanguy, le futur peintre surréaliste. Duhamel provient d’une famille riche. De retour à Paris, il dirige un grand hôtel appartenant à sa famille et il installe à ses frais ses nouveaux amis dans un petit pavillon au 54, rue du Château, à Paris. Ce pavillon devient au milieu des années 20 un des hauts lieux du mouvement surréaliste, quand les surréalistes, André Breton en tête, se mettent à le fréquenter. C’est là qu’un soir, pour passer le temps, Prévert propose de jouer aux petits papiers», chacun, sans savoir ce que les autres ont écrit, complétant une phrase en écrivant tour à tour le sujet, le verbe, le complément, etc. Prévert commence la première phrase qui sort de ce jeu en écrivant Le cadavre». Ce sera sous le nom de cadavre exquis» que le jeu restera connu la phrase produite était en effet cette fois-là Le cadavre exquis boira le vin nouveau». Le contact des surréalistes est crucial dans la formation de Prévert. Il aura beau dire, plus tard, qu’il était dans ces années-là plus homme de main qu’homme de lettres», c’est bien dans ce milieu qu’il affine sa sensibilité, se cultive, lit, et tout cela auprès de gens qui seront, comme lui, des géants de la littérature André Breton, Louis Aragon, Paul Éluard, Robert Desnos, Raymond Queneau et bien d’autres. Prévert se passionne alors pour le cinéma, sans se douter encore qu’il deviendra plus tard son métier. Après une scission au sein des surréalistes, Prévert, avec d’autres, rompt en 1930 avec Breton, contre qui il rédige Mort d’un monsieur», son premier texte publié. Commence ensuite une période durant laquelle Prévert écrit, beaucoup, pour la troupe de théâtre Le Groupe octobre. La troupe pratique un théâtre militant et Prévert lui écrit le jour des textes que les comédiens répètent le soir et jouent le lendemain pour appuyer une cause une grève, par exemple ou intervenir dans un débat. C’est donc du théâtre très engagé, appelé alors Agit/Prop, pour agitation/propagande. Ce travail lui fait rencontrer un metteur en scène de cinéma, Marcel carné, et, entre 1935 et 1945, Prévert va écrire de nombreux films. C’est comme scénariste et dialoguiste de cinéma qu’il est alors le plus connu, même s’il écrit aussi des poèmes et des chansons et que certains sont publiés en revues. La sortie du recueil Paroles, en 1946, est un événement et Prévert va peu à peu délaisser le cinéma et se consacrer à la poésie, à la chanson, à ses collages et à sa famille car il est désormais en couple et père d’une petite fille, née en 1946. Les recueils se succèdent, les chansons, plus tard les collages, les collaborations avec ses amis, notamment des peintres qu’il affectionne, dont Picasso, Joan Miro et plusieurs autres, et des photographes. Celui qu’on ne voyait presque jamais sans une cigarette au bec meurt en 1977 d’un prévisible cancer du poumon et est enterré à Omonville-la-Petite, où il a fini ses jours. Sa maison est désormais un musée. 2. Quelques remarques sur la poésie de Prévert thèmes qui lui sont chers et formes qu’il affectionne Rien ne remplace la lecture des textes, le visionnement des films, ou l’écoute des chansons — et pour vous orienter dans tout cela, vous pouvez consulter la bibliographie qui suit. Mais voici tout de même quelques pistes qui pourront vous inspirer pour rédiger votre texte Son premier recueil de poèmes est paru en 1945. Prévert, on l’a vu, est alors déjà bien connu comme auteur de cinéma, mais il écrit aussi des poèmes et des chansons depuis longtemps. Il a publié certains de ces textes, dans des revues, et il en a distribué d’autres en les donnant à des amis. Puis un professeur de philosophie a réuni tout ce qu’il a pu trouver et en a fait une édition-maison pour ses élèves. Quand un vrai éditeur publiera ces textes et quelques autres, Prévert choisira comme titre Paroles. Cela nous donne une indication de ce qu’ils sont proches de la parole, ces poèmes sont faits pour être dits — ou chantés. Ils épousent donc le rythme, les respirations de la parole; on devine en les lisant comment il faut les dire, les intonations qui conviennent, le souffle qui les anime. Prévert pratique souvent le vers libre, non compté. Mais il est capable à l’occasion de produire un bel alexandrin [Et toi] / comme un algue doucement caressé par le vent/ Dans les sables du lit tu remues en rêvant Alors que tant de poètes parlent souvent au Je» et décrivent leurs sentiments, leurs émotions, leurs pensées et leur vie intérieure, Prévert, lui, écrit souvent au Il» et même au Ils» c’est-à-dire qu’il décrit des personnages et raconte des événements. Son sujet, en ce sens, c’est le monde plus que lui — et en particulier, d’un côté, cette part du monde qu’il affectionne et qu’il décrit amoureusement et, de l’autre, cette autre part avec laquelle il est en lutte. Sa poésie est donc, pour beaucoup, celle du regard porté vers le monde extérieur, plus que de celui, introspectif, porté sur soi. Il pratique d’ailleurs un genre particulier et qu’on pourrait appeler cinégraphique», je veux dire un poème écrit avec des images et qui ressemble à un découpage de film rappelez-vous qu’il a écrit pour le cinéma et ses scénarii étaient connus pour être remarquables de précision dans leur description de ce qui devrait être vu par le spectateur. Dans les textes de ce genre, Prévert accumule en quelque sorte des plans» et on assiste au déroulement d’un scénario. Considérez ces deux exemples, remarquables d’efficacité Le message La porte que quelqu’un a ouverte La porte que quelqu’un a refermée La chaise où quelqu’un s’est assis Le chat que quelqu’un a caressé Le fruit que quelqu’un a mordu La lettre que quelqu’un a lue La chaise que quelqu’un a renversée La porte que quelqu’un a ouverte La route où quelqu’un court encore Le bois que quelqu’un traverse La rivière où quelqu’un se jette L’hôpital où quelqu’un est mort. Premier jour Des draps blancs dans une armoire Des draps rouges dans un lit Un enfant dans sa mère Sa mère dans les douleurs Le père dans le couloir Le couloir dans la maison La maison dans la ville La ville dans la nuit La mort dans un cri Et l’enfant dans la vie La poésie de Prévert, sous son apparente facilité, est cependant le résultat d’un grand travail, mais d’un travail qui s’efforce d’être invisible. Il sait parfaitement, par exemple, ce qu’est ce naturel de la parole qu’il veut produire et combien il faudra travailler pour que le résultat ait l’air naturel. Prévert a exprimé tout cela, en même temps que sa conception de l’art, de la littérature et de la création, dans un texte célèbre, qui est comme son art poétique» et dans lequel tous ces thèmes liés à la création sont exploités par la métaphore du portrait d’un oiseau que réalise un peintre. Lisez-le attentivement et vous verrez que Prévert, qui n’aime pas théoriser sur la poésie, s’y livre ici, avec pudeur, sur ce qu’il pense être la poésie ou l’art Pour faire le portrait d’un oiseau Peindre d’abord une cage avec une porte ouverte peindre ensuite quelque chose de joli quelque chose de simple quelque chose de beau quelque chose d’utile pour l’oiseau placer ensuite la toile contre un arbre dans un jardin dans un bois ou dans une forêt se cacher derrière l’arbre sans rien dire sans bouger… Parfois l’oiseau arrive vite mais il peut aussi mettre de longues années avant de se décider Ne pas se décourager attendre attendre s’il le faut pendant des années la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau n’ayant aucun rapport avec la réussite du tableau Quand l’oiseau arrive s’il arrive observer le plus profond silence attendre que l’oiseau entre dans la cage et quand il est entré fermer doucement la porte avec le pinceau puis effacer un à un tous les barreaux en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau Faire ensuite le portrait de l’arbre en choisissant la plus belle de ses branches pour l’oiseau peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent la poussière du soleil et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter Si l’oiseau ne chante pas C’est mauvais signe signe que le tableau est mauvais mais s’il chante c’est bon signe signe que vous pouvez signer Alors vous arrachez tout doucement une des plumes de l’oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau Un thème récurrent chez lui est d’ailleurs une critique des intellectuels jugés poseurs et prétentieux et il a toujours professé une réelle méfiance à leur endroit. Le voici par exemple se moquant, avec verve, de poètes qui se prennent au sérieux, alors qu’il vante la poésie de son ami André Verdet, qui, lui, n’écrit pas des poèmes comme ceux-là, Verdet qui n’écrit Pas des poèmes le doigt aux cieux les yeux pareils les deux mains sur le front et l’encre dans la bouteille/ pas des poèmes orthopéguystes mea culpiens garibaldiens/ pas des poèmes qui déroulent comme sur Déroulède leurs douze néo pieds bots salutaires réglementaires cinéraires exemplaires et apocalyptiques/ pas de ces édifiantes et torturantes pièces montées/ où le poète se drapant vertigineusement dans les lambeaux tardifs et étriqués de son complet de première communion/ avec sur la tête un casque de tranchée juché sur les vestiges d’un béret d’étudiant/ se place soi-même tout seul arbitrairement en première ligne de ses catacombes mentales/ sur sa petite tour de Saint Supplice/ au sommet de sa propre crème fouettée/ donnant ainsi l’affligeant spectacle de l’homme affligé de l’affligeant et très banal complexe de supériorité.» Mais le texte le plus connu de Prévert sur ce thème est probablement celui-ci Il ne faut pas Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes Parce que Messieurs quand on le laisse seul Le monde mental Messieurs N’est pas du tout brillant Et sitôt qu’il est seul Travaille arbitrairement S’érigeant pour soi-même Et soi-disant généreusement en l’honneur des travailleurs du bâtiment Un auto-monument Répétons-le Messsssieurs Quand on le laisse seul Le monde mental Ment Monumentalement. Vous le devinez l’humour n’est pas absent de l’univers de Prévert, qui ne dédaigne pas le jeu de mot, même approximatif, le calembour, et les effets comme ceux que produit la contrepèterie. Martyr, c’est pourrir un peu», écrit-il. Une des procédés qu’il affectionne est l’inventaire, accumulation d’objets voire d’idées même disparates et qui peut produire des effets cocasses. Un poème de Paroles s’intitule d’ailleurs Inventaire et on y trouve un raton laveur désormais emblématique de Prévert. Dans la langue courante on parle d’ailleurs aujourd’hui d’un inventaire à la Prévert» pour désigner ce procédé. Prévert écrit des textes très longs de 25 pages ou plus, parfois et des poèmes courts, voire très courts, de quelques lignes à peine. En certains cas, quelques mots lui suffisent pour exprimer une idée, en certains cas en s’amusant aux dépens de ses têtes de turcs. Par exemple Les Paris Stupides Un certain Blaise Pascal – etc… etc… Les belles familles Louis I Louis II Louis III Louis IV Louis V Louis VI Louis VII Louis VIII Louis IX Louis X dit le Hutin Louis XI Louis XII Louis XIII Louis XIV Louis XV Louis XVI Louis XVII Louis XVIII et plus personne plus rien… qu’est-ce que c’est que ces gens-là qui ne sont pas foutus de compter jusqu’à vingt ? Il y a dans la poésie de Prévert à la fois une grande tendresse et une grande colère. Sa tendresse va en particulier aux enfants, aux animaux il aime particulièrement les oiseaux, aux amoureux, aux petites gens, aux travailleurs; sa colère se déploie entre autres contre la religion, les pouvoirs politiques, l’armée, les possédants, les exploiteurs. Le Prévert tendre est beaucoup lu par les enfants dans les écoles. Non sans raison il sait les toucher. Voyez cet exemple Le cancre Il dit non avec la tête mais il dit oui avec le coeur il dit oui à ce qu’il aime il dit non au professeur il est debout on le questionne et tous les problèmes sont posés soudain le fou rire le prend et il efface tout les chiffres et les mots les dates et les noms les phrases et les pièges et malgré les menaces du maître sous les huées des enfants prodiges avec des craies de toutes les couleurs sur le tableau noir du malheur il dessine le visage du bonheur Ou encore celui-ci Chanson des Escargots qui vont à l’enterrement A l’enterrement d’une feuille morte Deux escargots s’en vont Ils ont la coquille noire Du crêpe autour des cornes Ils s’en vont dans le soir Un très beau soir d’automne Hélas quand ils arrivent C’est déjà le printemps Les feuilles qui étaient mortes Sont toutes réssucitées Et les deux escargots Sont très désappointés Mais voila le soleil Le soleil qui leur dit Prenez prenez la peine La peine de vous asseoir Prenez un verre de bière Si le coeur vous en dit Prenez si ça vous plaît L’autocar pour Paris Il partira ce soir Vous verrez du pays Mais ne prenez pas le deuil C’est moi qui vous le dit Ça noircit le blanc de l’oeil Et puis ça enlaidit Les histoires de cercueils C’est triste et pas joli Reprenez vous couleurs Les couleurs de la vie Alors toutes les bêtes Les arbres et les plantes Se mettent a chanter A chanter a tue-tête La vrai chanson vivante La chanson de l’été Et tout le monde de boire Tout le monde de trinquer C’est un très joli soir Un joli soir d’été Et les deux escargots S’en retournent chez eux Ils s’en vont très émus Ils s’en vont très heureux Comme ils ont beaucoup bu Ils titubent un petit peu Mais la haut dans le ciel La lune veille sur eux. Mais la poésie est aussi pour lui une arme de combat contre ce qui lui semble boucher notre bonheur. Les curés, les possédants, les exploiteurs, les militaires font alors l’objet de virulentes critiques. Prévert n’est plus alors le gentil poète pour enfants, mais un homme engagé et en colère. Par exemple durant la Guerre d’Espagne, outré de l’aliance de l’église avec les fascistes espagnols, Prévert rédige La crosse on l’air, un long texte très virulent qui s’ouvre ainsi Rassurez-vous braves gens ce n’est pas un appel à la révolte c’est un évêque qui est saoul et qui met sa crosse en l’air comme ça… en titubant… il est saoul il a sur la tête cette coiffure qu’on appelle mitre et tous ses vêtements sont brodés richement il est saoul il roule dans le ruisseau sa mitre tombe c’est le soir ça se passe rue de Rome près de la gare Saint-Lazare sur le trottoir il y a un chien il est assis sur son cul il regarde l’évêque l’évêque regarde le chien ils se regardent en chiens de faïence mais voilà l’évêque fermant les yeux l’évêque secoué par le hoquet le chien reste immobile et seul mais l’évêque voit deux chiens dégueulis… dégueulis… dégueulis voilà l’évêque qui vomit dans le ruisseau passent des cheveux… …des vieux peignes… …des tickets de métro… des morceaux d’ouate thermogène… des préservatifs… des bouchons de liège… des mégots l’évêque pense tristement Est-il possible que j’aie mangé tout ça le chien hausse les épaules et s’enfuit avec la mitre l’évêque reste seul devant la pharmacie ça se passe rue de Rome rue de Rome il y a une pharmacie l’évêque crie le pharmacien sort de sa pharmacie il voit l’évêque il fait le signe de la croix puis plaçant ensuite deux doigts dans la bouche de l’évêque il l’aide… … il aide l’évêque à vomir… l’autre appelle son fils fait le signe de la croix puis recommence à vomir le pharmacien avec les doigts qui ont fait le signe de la croix aide encore l’évêque à vomir puis fait le signe de la croix et ainsi de suite alternativementsigne de la croix et vomissement Prévert a écrit les textes de très nombreuses chansons, avec des musiciens renommés. Sa préférence allait cependant à des formes non fixes, non usuelles, et à des chansons qui ne ressemblent guère à ce que nous entendons typiquement par ce terme — qui désigne pour nous des vers comptés et rimés, sur une musique où alternent des couplets et un refrain. Voici une chanson de ce genre non-typique Les enfants qui s’aiment Les enfants qui s’aiment s’embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les désignent du doigt Mais les enfants qui s’aiment Ne sont là pour personne Et c’est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage des passants Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie Les enfants qui s’aiment ne sont là pour personne Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit Bien plus haut que le jour Dans l’éblouissante clarté de leur premier amour L’amour est typiquement évoqué avec pudeur chez Prévert. Il dira que je t’aime », ce sont des mots qui se taisent. Voici en tout cas la chanson la plus célèbre de Prévert, Les Feuilles mortes,— la musique, superbe, de J. Kosma, est devenue un standard de jazz. Notez que Prévert a rédigé ce texte sur une musique déjà composé et que, cette fois, la facture est plus classique; et pour que vous le sachiez ces feuilles mortes ne sont pas des feuilles des arbres, mais celles d’un de ces calendriers d’autrefois appelés éphémérides, sur lequel, pour dévoiler le jour commençant, on enlevait en effet la feuille du jour passé collée sur un bloc de feuilles ce sont ces feuilles arrachées qu’on appelait les feuilles mortes. Les feuilles mortes Oh ! Je voudrais tant que tu te souviennes Des jours heureux où nous étions amis. En ce temps-là la vie était plus belle, Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Tu vois, je n’ai pas oublié… Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Et le vent du nord les emporte Dans la nuit froide de l’oubli. Tu vois, je n’ai pas oublié La chanson que tu me chantais. {Refrain} C’est une chanson qui nous ressemble. Toi, tu m’aimais et je t’aimais Et nous vivions tous deux ensemble, Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais. Mais la vie sépare ceux qui s’aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants désunis. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Mais mon amour silencieux et fidèle Sourit toujours et remercie la vie. Je t’aimais tant, tu étais si jolie. Comment veux-tu que je t’oublie ? En ce temps-là, la vie était plus belle Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui. Tu étais ma plus douce amie Mais je n’ai que faire des regrets Et la chanson que tu chantais, Toujours, toujours je l’entendrai ! Bibliographie Paroles 1946 est le recueil à lire en priorité. Puis, les autres recueils, notamment Spectacle 1951; Grand Bal du Printemps; Charmes de Londres 1951 et 1952, deux recueils réalisés avec le photographe Izis sur deux villes que Prévert aimait beaucoup, Paris et Londres; Choses et autres 1972. Les films suivant sont aussi disponibles à la bibliothèque du collège Le Quai des Brumes 1938 ; Les enfants du paradis 1945 ; Le roi et l’oiseau un film d’animation pour petits et grands, 1980, posthume. Vous y trouverez aussi Petit, Olivier, et al., Les poèmes de Prévert en bande dessinée, Darnétal, Petit à Petit, France, 2007. La grande biographie d’Yves Courrière Jacques Prévert, en vérité, Gallimard, Paris, 2000. De Bernard Chardère, Jacques Prévert, Inventaire d’une vie, Gallimard, Paris, 1997. D’Arnaud Laster Jacques Prévert, un poète, Gallimard, 1980. Sans oublier le catalogue de la récente exposition que la ville de Paris consacrait à Prévert BINH, et al., Jacques Prévert. Paris la belle, Beaux-Arts Éditions, Boulogne-Billancourt, 2008. Dans Trames. Esthétiques/Politique, Nota Bene, Québec, 2004, je consacre un chapitre à la critique des médias que propose Prévert dans Prévert, Jacques et Pozner, André, Hebdromadaires, Gallimard, Paris 1972. flaeX0.
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